lundi 12 décembre 2016

Compte-rendu - La Fuite de Dame Irimë 4

Participants : Greg (Fareth le Dunedain), Antho (Béran le béornide), Camille (Torik le nain) et Lise (Brunhild femme des bois) / Lieu : Roll20 / Date : 12/12/16

Automne 2946

Après la marche pénible qui les mena des Monts Brumeux aux geôles de Dol Guldur, nos héros se retrouvent dans une cellule bruyante et sombre, avec Aldor, Geb, Haleth, Rodwen et Cendre. Caranthir a été séparé du groupe, il croupit probablement dans une cellule proche. Le cachot est froid et en partie inondé par une eau saumâtre et visqueuse. Il n'y a qu'une porte, verrouillée de l'autre côté. Au loin des hurlements et des lamentations.
Alors que plusieurs heures sont passées la porte s'ouvre, un orque pose au sol une marmite contenant une soupe grisâtre et referme la porte.

Haleth le gamin est en état de choc, prostré contre le mur depuis leur arrivée, les genoux entre les bras, il laisse échapper de temps à autre un petit gémissement. Torik s'approche de lui et lui parlant doucement cherche à le rassurer durant de longues minutes.

Brunhild fait alors remarquer que les orques leur ont laissé la tête momifiée, ayant été fouillés et dépouillés de tous leurs objets, ce n'est pas un hasard ! Cet objet est maudit et l'ennemi doit tirer avantage qu'il se trouve avec les prisonniers. Les têtes momifiées permettent de communiquer, le nécromancien s'en sert peut-être pour les surveiller voir les influencer à moindre coup, mais comment s'en débarrasser ? Cela dit c'est peut-être également la clef pour briser la malédiction et sortir de ce cauchemar ?

Le silence se faisant ils perçoivent des bruits venus de plus bas, comme s'il y fonctionnait une énorme machine. Aldor le tavernier est mal en point étendu sur le sol ses dernières forces l'abandonnent, Brunhild tente de le  soulager mais de toute évidence il ne passera pas la journée. Geb, le barde semble le plus combatif, il refuse de mourrir dans cette obscurité, il parait vivre dans les contes qui l'accompagnent au quotidien… "Cela ne peut finir ainsi, ça n'a aucun sens !"

Au mur un squelette est enchaîné, Béran teste la solidité de ses os "Il n'est pas vieux ce squelette, ses fémurs feront des masses tout à fait acceptables dans cette situation.". Peu à peu le groupe imagine un plan d'évasion, le prochain orque qui ouvrira la porte aura une drôle de surprise !

Mais les heures s'écoulent sans signe de vie, Cendre s'étant glissé près de Torik lui glisse à l'oreille "j'étais dans ces geôles au moment où Combefoin tomba, si tenté que nous soyons à cette époque et non dans un cauchemar abominable.". Brusquement les compagnons sont saisis d'une peur irraisonnée, un sentiment tel qu'ils se recroquevillent. Fareth refusant de se laisser abattre entame un chant de joie et de liberté, un instant l'air lourd de fumée et de vapeurs caustiques semble s'éclaircir comme si une brise de printemps traversait le cachot.

La porte s'ouvre alors, un homme des bois portant un plateau de viandes, de légumes et de fruits fait son entrée, pris de cours les compagnons oublient leur plan initial. Le jeune homme prend la parole : "Mes amis, pourquoi rester dans cet endroit sombre et humide ? Le maître vous invite à le rejoindre, de nombreux hommes, nains et d'autres sont déjà à son service. Je vous laisse réfléchir, je reviendrais demain pour entendre votre réponse.". Puis il pose son plateau au sol, profitant de cet instant d'inattention Fareth se jette sur lui, d'une main il le maintient par le col et de l'autre referme violemment la porte sur son crâne, assommé l'homme des bois s'effondre. De l'autre côté de la porte le bardide aperçoit quatre orques armés d'épées courtes et de cottes de maille, l'un des orques réagit et tire sur les pieds du serviteurs pour le sortir de ce mauvais pas.
Fareth ouvre la porte en grand et dans un élan de rébellion hurle sur les orques pour les déstabiliser, les orques impassibles se contentent de sourire, découvrant leurs crocs jaunâtres, ils sortent lentement leurs épées et chargent. En un instant Torik se positionne au côté du rôdeur pour faire front, les deux compagnons armés de fémurs humains hésitent, les orques sont mieux équipés, reposés, correctement nourris et sur leur territoire, la lutte est inégale. Pendant ce temps Brunhild et Béran dégondent la porte pour s'en servir d'arme.
Le premier assaut des orques est repoussé sans trop de dommage, Cendre éclate la gueule d'un orque en lui lançant les menottes de métal qu'elle a retiré du squelette oublié, Brunhilde tente de faire de même avec la marmite de soupe mais son coup ne porte pas. Alors que les orques lancent un nouvel assaut obligeant les défenseurs à reprendre pied dans la cellule, Béran, se servant de la porte comme d'un bélier, écrase l'un des serviteurs de l'ombre. La porte retombe sur l'orque malchanceux, plusieurs coups sont échangés entre les combattants mais l'équipement des gardes fait pencher la balance à leur avantage. Avec rage nos héros défendent leur position mais commencent à faiblir.

Cendre attrape alors la tête momifiée, la brandit devant elle et utilise ce qui semble être un mot de pouvoir, ou bien est-ce la tête elle même qui le hurle ? La scène était confuse, ma mémoire me fait défaut. Le cri porte cette fois, les orques hésitent puis s'enfuient. L'orque écrasé sous la porte tente d'éventrer Torik mais les réflexes du nain le sauve, il achève la créature et récupère son sabre. Les compagnons se précipitent hors de la cellule pour se retrouver dans un couloir de pierre. A droite une obscurité insondable, à gauche un semblant de lueur et un autre couloir se dessine. Les compagnons s'avancent vers la lumière mais une nouvelle troupe arrive, huit orques, menés par un capitaine. Geb s'aplatit devant lui en signe de soumission absolue, les orques le tirent vers l'arrière.
Cendre tente à nouveau d'utiliser la tête momifiée mais le capitaine l'ignore, furieux il ordonne "RENTREZ DANS VOTRE ARGLOK CHIENS !", Fareth fait alors diversion laissant à Béran le temps de se glisser dans l'obscurité du couloir derrière eux. Les compagnons se résignent et réintègrent le cachot. Les orques remettent la porte en place et postent deux gardes devant.

Le béornide explore le couloir, à main gauche deux portes, à main droite une porte derrière laquelle il entend des chuchotements, "si ça chuchote c'est pas des orques". Il lui semble deviner la voix d'un elfe, des prisonniers probablement. Le couloir se finit sur une ultime porte d'où proviennent des gémissements,  la voix lui semble familière, la porte est entrebâillée, sur un chevalet de torture, le guerrier reconnait Cendre aux mains de deux orques. Sa priorité est de sauver ses compagnons, ils ont rencontré Cendre dans leur présent, elle s'en sortira donc… de plus tout ceci n'est peut-être qu'un rêve ! Rebroussant chemin il s'aperçoit que l'une des cellules vides est ouverte, il se glisse à l'intérieur pour attendre un moment plus propice.

Après ce qui semble être plusieurs heures le capitaine orque revient dans la cellule, désignant Haleth, le gamin, il ordonne "avec nous, orques besoin s'amuser". Torik s'interpose, la mort l'attend probablement mais il ne laissera pas torturer un enfant sans intervenir, de sa voix profonde et rocailleuse il déclare "prenez moi, je serez probablement un meilleur divertissement".
L'orque hésite, le mot divertissement tourne dans sa tête sans qu'il arrive à y mettre un sens, il grogne en signe d'acceptation. Dans le couloir les orques mettent un sac sur la tête du nain et le trainent dans des couloirs interminables. Torik finit par être jeté sur un sol de sable, il retire le sac qu'il a sur la tête pour s'apercevoir qu'il se trouve dans une arène. Une foule d'orque le hue et se moque de lui, du coin de l'oeil il voit Geb sur les gradins, sans expression aucune le barde habillé de rouge regarde le sable. Un orque jette une hache au pied du nain, une arme de mauvaise facture mais le message est clair, un nouveau combat s'annonce.
Des grognements, les mouvements d'une masse énorme, une grille s'ouvre laissant apparaître un Troll des collines adulte totalement paniqué et furieux. Un Troll ! Voila sa chance, le nain connait ces créatures mieux que ses propres parents, il sait tout d'eux, le goût de leur sang, leurs cycles de sommeil, leur réaction face à un danger inconnu, il a consacré sa vie à les traquer et sa peur s'évanouit. La rage prend le pas, les jambes arqués sur le sable il attend immobile la première charge.

Aucun orque ne parlera de ce combat par la suite, préférant oublier l'humiliation. Aucun d'entre eux n'aurait pu faire ce que fit le nain ce jour là, peut-être même aucun des champions de la citadelle. Chacun de ses mouvements était parfaitement maîtrisé, magistralement exécuté, une danse de mort qui rodera dans le crâne de ces ignobles créatures jusqu'à leur dernier souffle. Un coup de poignard qui ébranlera le moral de dizaine d'entre eux, voyant de quoi été capable un seul nain !
Torik évita toutes les tentatives du monstre et à chaque charge sa hache touchait, aucun des coups ne semblait mortel mais peu à peu le Troll faiblissait. La masse de chair et de pierre dépensait toute sa haine pour se rétablir, pour encaisser alors que le nain économisait ses forces. Après une quinzaine d'assauts dans le vide, au bout de son endurance, le Troll semblait totalement perdu. Torik changea alors d'attitude, il laissa sa fureur prendre le dessus, la mort dans les yeux il fit une démonstration de force qui acheva l'esprit du monstre. Terrorisé ce dernier alla se blottir contre la grille…

Les gardes ramenèrent le nain dans sa cellule, osant à peine porter la main sur lui ils eurent de justesse la présence d'esprit de le désarmer.

Alors que les compagnons se concertent sur la marche à suivre une lueur verte s'étend dans la cellule, une ombre se matérialise près du plafond, dans un hurlement elle se jette sur Rodwen la jeune elfe de la forêt noire, les doigts sombres se serrent autour de son cou. Saisis de stupeur, les prisonniers observe la scène sans réagir, le visage de Rodwen semble se déformer, certains y reconnaissent le visage de Dame Irimë. L'Ombre s'adresse à eux "Reniez cette créature et vous pourrez sortir de ce cauchemar, cette Noldor se sert de vous, comme tous les Noldors jaloux de la force grandissante des humains et de la force des nains. Ils méprisent les elfes des bois et ceux qu'ils appellent les sous-race. Reniez là et je vous libère sur le champ !".

- Fin de la partie -

mardi 6 décembre 2016

Compte-rendu - La Fuite de Dame Irimë 3


Participants : Greg (Fareth le Dunedain), Antho (Béran le béornide), Maxime (Caranthir l'elfe), Camille (Torik le nain) et Lise (Brunhild femme des bois) / Lieu : Roll20 / Date : 05/12/16

Automne 2946

Après une longue interruption la compagnie reprend la route de l'aventure. En grande difficulté, elle affronte un puissant serviteur de l'Ombre, pris au piège dans le monde des esprits le plus difficile combat de leur vie s'annonce sous de funestes auspices.

Alors que le voile se lève sur cette nouvelle session Brunhilde se lance dans une stupéfiante tirade :

«  C’était comme si l’espace et le temps s’étaient arrêtés. Depuis combien de temps Lifstan avait-il sauté ? Une heure, un mois, une année ? Tout semblait flou, comme enveloppé d’une brume opaque. Le combat avec les orques appartenait tantôt à des souvenirs enfouis, tantôt vivaces, comme si les plaies des blessures suintaient encore. Mais pourtant, ils étaient plongés dans la contemplation de cette vie du passé depuis si longtemps qu’ils avaient l’impression d’avoir toujours appartenus à cette époque.
Depuis combien de temps Lifstan avait-il sauté ? L’hébétude se lisait encore sur les visages de la compagnie qui avait vu en un instant leur ami fidèle disparaître :  le souffle de sa cape prise au vent ondoyait encore au loin, le reflet de sa chevelure scintillait encore sur la paroi lisse de la falaise, le son des petites pièces de sa bourse résonnait encore parmi les bruits des passants… et pourtant le silence froid de son absence s’était déjà insinué dans leur cœur, entraînant dans son sillage le doute et la peur… Qu’était-il advenu de Lifstan ?
Brunhilde était restée coi comme ses camarades, elle se sentait paralysée mais au même instant elle cru voir son propre corps se mouvoir également. Comme si un maléfice se rajoutait à l’autre, elle avait d’abord perdu notion de l’espace, puis du temps, et maintenant c’est son propre corps qui lui échappait. Alors qu’elle se voyait crier « noooonnnn » aux côtés de ses compagnons à la vue de l’ombre de Lifstan qui sombrait dans le vide, elle se voyait également se lever, sereine, et suivre les mêmes pas. Maudite magie ! Elle sentit son cœur se pincer au souvenir des premières paroles échangées avec Lifstan, comme elle avait pu le haïr ! Mais la compagnie l’avait adopté, et Lifstan comme les autres avaient brandi son épée pour la défendre au cœur de la bataille de Valder, Lifstan comme les autres avait rompu son pain pour le partager, avait contemplé les mêmes vallées, avait marché sur les mêmes routes. Ils étaient devenus compagnons et plus à lui qu’à quiconque sans doute, elle se devait de lui prouver sa bravoure et sa fraternité.
Son corps continua d’avancer, ces secondes qui semblaient des heures… Les compagnons, après avoir assimilé l’information du saut de Lifstan, restaient sans voix, le regard creux, comme si le temps refusait d’admettre cette réalité et s’était lui-même figé. Ses pas la menèrent là où Lifstan avait sauté. Elle eu le courage et la volonté de tourner la tête une dernière fois vers ses compagnons, et elle senti (ou serait-ce le fruit de son imagination ?) que Beran comprenait ce qu’il se passait. »

Caranthir, l'elfe de la forêt noire, fut le premier à réagir, comprenant que l'esprit de la guérisseuse s'était égaré ou qu'il était soumis à l'Ombre il attrapa le bras de la guérisseuse, et de sa dague lui infligea une estafilade, espérant que la douleur la ramènerait. Mais Brunhilde ne réagit pas, une volonté funeste la poussait vers l'endroit où Lifstan avait sauté dans le vide.
Torik ceinturant Brunhild chercha alors à atteindre l'esprit de la jeune femme en entonnant un chant de sa composition où se mêlait le jaune des feuilles d'automne, le bruit des galets dans les ruisseaux de la forêt noire, le jappement des chiens de chasse et les hululements des chouettes grises. Brunhilde se sentit petite fille courant dans la cour du village, adolescente parcourant les chemins obscurs en quête de proie, jeune femme soulageant les douleurs d'un chasseur agonisant, guérisseuse auprès d'une femme en couche… sa vie défila et elle revint guider par la voix rocailleuse du guerrier nain.

[A ce moment je donne à Greg un nouveau personnage, Fareth un Rôdeur du Nord qui passe souvent par Combefoin, le corps de son dernier perso Lifstan gisant en bas de la falaise.]

Le groupe d'aventuriers reste indécis, comment s'extirper de ce sortilège ? Ils pensent que les têtes pourraient les aider, il existe peut-être dans cette ville un équivalent au miroir de pierre de Sanctepierre ou un sage qui pourra les guider. Fouillant dans ses souvenirs Caranthir se rappelle que la ville de Combefoin fut détruite 500 ans avant l'époque qu'ils ont quitté, Cendre rajoute qu'à cette époque il lui semble que la Forêt Noire était en proie à une grande agitation, des orques étaient apparus en masse et Dol Guldur avait été investi par l'Ombre.

Fareth, à la porte de la ville observe les allées et venues des marchands et paysans qui se rendent au marché. Il observe avec attention le groupe étrange qui se tient en retrait de la route, trois humains, un elfe et un nain… L'un des humains pris de folie vient de se jeter d'un promontoire rocheux, le bruit de son corps 30 mètres plus bas ne laisse aucun doute sur son sort funeste. La femme du groupe semble tout aussi perturbée, l'elfe et le nain l'arrête alors qu'elle semblait vouloir rejoindre son compagnon.
Son instinct est soudain alerté, une ombre se pose sur son coeur, ses yeux sont rivés sur le groupe. Son instinct l'alerte, sa sensibilité à l'Ombre hurle, ces créatures ne sont pas ce qu'elles semblent être, l'Ombre est sur eux ! Des espions ? Des marionettes ? Des ennemis à coup sûr. Il bande son arc, encore intrigué par l'attitude  du groupe…

Alors que les compagnons réfléchissent à quelques encablures des murailles de la ville une flèche est décochée dans leur direction, elle se plante entre les pieds d'un Torik interdit et furieux. Les compagnons se ruent vers une silhouette qu'ils voient se précipiter au travers de la porte principale de la cité. Alors qu'ils approchent, une voix les interpelle :
- "Qui êtes vous ?", l'écho des rochers alentour fait résonner la voix, de nombreux badauds se sont arrêtés et regarde qui des remparts, qui du groupe étrange. Fareth poursuit "Vous devriez suivre l'exemple de votre fou d'ami, vous le rejoindrez bientôt !"

Torik repérant un escalier qui donne sur les remparts et monte à l'assaut du tireur, Fareth sort alors de l'ombre, tenant le nain en joue de son arc. Caranthir au pied de l'escalier décide de jouer sa dernière carte, "Nous sommes au service de Dame Irimë, elle est en grand danger."
Le coup porte, Fareth connait la haut-elfe. Caranthir poursuit, "elle est déjà venu à Combefoin, elle disait apprécier l'endroit et y avoir dansé dans la neige".
Durant la conversation trois gardes à cheval, alertés par leurs camarades des remparts arrivent "Fareth, nous te connaissons et avons confiance en toi, baisse ton arme, que se passe-t-il ?"
Fareth, troublé se souvient avoir vu Dame Irimë, il n'y a pas trois ans et il l'a vu danser dans la neige, comment des serviteurs de l'ennemi pourrait connaître ce moment et surtout des espions de l'ennemi auraient-ils porté attention à ce qui n'était qu'une frivolité ? C'était un instant de grâce, une ode au haut col mais cela ne ressemble pas à l'ennemi de porter attention à de telle chose… ou alors tout serait perdu.

Un enfant s'approche de Torik, il semble ne pas percevoir la tension de la scène et s'adresse au nain avec déférence. "Seigneur je me nomme Haleth, vous semblez avoir besoin d'un écuyer pour lustrer votre armure et graisser le cuir de vos protections."
Torik amusé "As-tu du courage gamin ?"
"Mon père est parti au sud avec l'Alderman, il est capitaine des gardes, quand il reviendra il pourra vous parler de mon courage !"

Fareth voit dans l'attitude de l'enfant un signe supplémentaire que ces voyageurs pourrait ne pas être des serviteurs de l'ennemi. S'adressant aux gardes : "Je vois la marque de l'Ombre sur ces voyageurs mais je suis de taille à m'en charger. S'ils acceptent de me suivre à la Chèvre Qui Choit et d'avoir une conversation avec moi je pourrais éclaircir cette affaire."

Les compagnons, coincé entre l'archer et les cavaliers acceptent de jouer le jeu et de parler avec ce rôdeur agressif.
A leur entrée dans l'auberge qui donne sur la place principale où se tient le marché le groupe est accueilli avec bonhommie par Aldor, le tenancier de la Chèvre qui Choit. S'ensuit une conversation difficile où les compagnons et Fareth cherchent à obtenir des informations sans dévoiler ce qu'ils savent. Torik finit par dire au rôdeur "nous avons combattu des choses bien sombres sur notre route et nous avons pris sur leurs dépouilles de puissants artefacts que nous ne pouvions abandonner aux quatre vents. Ce sont leurs noirceurs que vous percevez.". Pour finir de convaincre le rôdeur Caranthir découvre discrètement une tête momifiée, la tête semble avoir été traité il y a quelques jours à peine, aucun fluide ne persiste mais la peau semble encore souple.

[En tant que Gardien des légendes j'avais décidé de laisser 2 heures de jeu au groupe avant de jouer le retour de l'Alderman. Il restait 12 minutes à ma montre.]

Fareth déclara alors "C'est un objet de contrôle de l'ennemi, il l'attire et vous corrompt. Je connais un rituel qui pourrait vous permettre de détruire ces artefacts." Ebranlé Fareht sort de l'auberge pour réfléchir.
Durant cette pause Geb, un ménestrel accoste le groupe, mendiant une ou deux pièces à Béran en échange d'un chant sur Fram le tueur de dragon et Scatha le grand vers. Le béornide rassasié de messes basses et de sombres regards accueille la proposition avec plaisir et invite le barde à les divertir.

Alors qu'il s'apprête à rentrer dans l'auberge Fareth perçoit des cris de joies et un mouvement de foule, il entend que l'Alderman et sa troupe sont sur le point de rentrer dans la ville. Focalisé sur les artefacts de l'ennemi, Fareth n'y accorde pas plus d'attention et revient auprès du groupe, le barde profitant de la distraction s'assoit à côté de Brunhilde et tente de séduire la femme des bois. Mais la guérisseuse perçoit trop les tensions du moment pour se laisser prendre à ce jeu, Dame Irimë est au prise avec une Ombre de l'ennemi, Lifstan vient de se jeter d'une falaise et il s'en est fallu de peu qu'elle le suive. Ils n'ont aucun ami ici et aucun porte de sortie ne semble se dessiner. Un combat est en train de se dérouler, elle n'en maîtrise pas les codes, ne sait comment réagir et le temps file… Elle remercie le barde de sa prestation et lui demande de les laisser à leurs occupations.
Geb quitte les compagnons pour une elfe des bois qui boit un verre de vin seule à une table.

Fareth détaille alors le rituel, il faut faire respirer à une personne des fumées de Serres bleués, une mousse que l'on trouve dans la région et lui faire mâcher du bois Danrhir, utilisé par les chamans pour contacter le monde des esprits. Si le participant réussit à entrer en contact avec l'objet il va être entraîné dans une longue épreuve de volonté qui va mobiliser toutes ses compétences.
[Techniquement c'est une action longue, avec 3 réussites et 3 échecs maximum, dans laquelle le joueur pourra utiliser les compétences qu'il souhaite tant qu'elles semblent cohérente avec l'objectif : détruire la tête momifiée]

Pendant la discussion Beran analyse tous les mots et gestes de Lifstan pour voir si le Rôdeur ne leur tend pas un piège. Après quelques minutes il est persuadé de la bonne volonté de Fareth, les tensions s'apaisent quelques peu dans le groupe.

Le groupe cependant ne peux plus ignorer l'évènement qui agite la ville, les gens cris, entrent et sortent de la taverne, la joie et le soulagement flottent dans l'air. Ils demandent à Aldor de faire monter des provisions sur la grande terrasse à l'étage où ils pourront suivre l'arrivé du cortège.
Au loin ils voient arriver l'Alderman sur un char doré, suivit par des gardes de la ville dont le pas trainant trahit la fatigue. Derrière cette première troupe viennent une soixantaine de guerrier équipés de magnifiques armures rouges. Les gens renversent les étals sur la place principale, font reculer les animaux dans les ruelles et se rangent le longs des bâtiments pour faire place au chef de guerre visiblement victorieux. Le char doré entre alors sur la place, avance lentement jusqu'au centre avant de s'immobiliser.
Brunhild et Beran percevoir alors une odeur désagréable, celle de la pourriture et cette odeur provient de la troupe même ! Les gardes qui sont revenus avec l'Alderman sont livides et leurs yeux vides inquiètes le béornide et la guérisseuse.

Et le massacre commence, les hommes en rouge se jettent sur les soldats restés en ville à une vitesse stupéfiante. Les gardes de l'Alderman apparaissent alors pour ce qu'ils sont vraiment : des cadavres animés. Ils attaquent la foule et sèment la panique en quelques instants.

Nos héros décident alors de tenter le tout pour le tout, ils se rendent dans la chambre de Fareth et entament le rituel. Pendant que Torik, Béran et Caranthir se préparent à repousser l'assaut Brunhilde se dévoue pour détruire les têtes momifiées assistée de Fareth.
La première tête, celle détenue par Caranthir n'avait rien évoqué à Fareth, et pour cause il n'avait vu ce personnage qu'une fois et de dos lorsqu'il s'était jeté de la falaise. Maintenant que les têtes ont retrouvé un aspect presque humain tous peuvent reconnaitre le visage de Lifstan… depuis des semaines le groupe transportait la tête momifié de l'un des leurs.
La deuxième tête à l'inverse fait pousser un cri au rodeur "c'est la tête de l'Alderman !", Brunhilde se concentre alors sur cette dernière. Inspiré par le chant de Torik qui l'avait sortie de sa torpeur, elle entame un chant parlant des merveilles de la forêt noire mais la tête lui répond en lui envoyant des images de bois souillés, de cerf corrompu, de feuilles noires et d'araignée souillant les rivières où s'abreuvent les hommes des bois, c'est un échec.

Pendant ce temps Geb et Haleth sont montés au premier étage de l'auberge poursuivis par deux gardes zombies, ils se réfugient dans la chambre de la compagnie pour trouver de l'aide. Les gardes chargent et répondant aux premiers coups de Torik et Beran ils infligent à leur tour de blessures sérieuses au nain et au béornide.

Brunhilde déverse sa colère et prenant sa hache tente de trancher la tête en deux, le coup est terrible, la volonté de l'ennemi recule mais n'est pas encore vaincue. Caranthir achève l'un des gardes d'une flèche en pleine tête et un instant le monde s'arrête…
Un grognement sourd sort du casque de Torik, les plus attentifs remarque qu'un filet de sang coule en bas de sa visière, d'un mouvement incroyable il en frappe le garde encore debout au menton et lui maintient la tête, la hache est levée mais plutôt qu'utiliser sa lame il frappe avec le manche, la garde décorée de son arme fait éclater les dents du mort-vivant, s'enfonce dans sa bouche, sa gorge et fait éclater sa tête tel un fruit trop mûr.

Sentant que le temps lui manque Brunhilde enserre la tête d'une liane de vie, un soin que l'on réserve à ceux qui perdent l'esprit après une émotion violente mais la sombre volonté qui hante l'artefact repousse la tentative, Brunhilde persévère, elle a la volonté de guérir la tête, de la ramener vers l'humanité et lui parle des élans du coeur, de la chaleur, de la fierté dans les yeux d'un père et des encouragements d'une soeur… la tête semble s'apaiser mais le destin les rattrape.

Les gardes rouges s'étant débarrassé des dernières défenses de la ville encerclent la taverne, ils lancent plusieurs torches sur le toit et la fumée pénètre dans la bâtisse. La compagnie tente une sortie par la porte arrière mais ils sont attendus, huit gardes rouges en demi-cercle stope nos héros. Un des gardes retire son casque, c'est un oriental "rendez-vous et je vous garantie la vie sauve", Caranthir remarque que dans les ruelles alentours d'autres gardes sont en alerte prêts à intervenir. Les dés sont jetés et la partie est finie, il n'y a aucune échappatoire, la compagnie se rend.

Amenés sur la grand place les compagnons sont enchaînés à d'autres prisonniers et à la tombée de la nuit la colonne d'esclave prend le chemin du sud… Combefoin est tombé et jamais ne se relèvera. Le haut col sera désormais le terrain de jeu des gobelins des Monts Brumeux, la communication entre les peuples de l'est et de l'ouest et coupé… une grande victoire pour l'ennemi.

La marche dure plusieurs jours, ceux qui ne suivent pas sont fouettés, ceux qui s'écroulent meurt sur place. Plus d'un millier de prisonnier furent emmenés lors du sac du bourg, mais moins de cinq cent survécurent au voyage. Au abord de la forêt noire les prisonniers sont confiés à une colonne d'orques qui les entrainent vers Dol Guldur.


Nos héros se retrouvent dans les geôles de la citadelle maudite aux mains des orques la plus terrible des créatures des Terres du Milieu, le Nécromancien en personne.

"Mais… euh… le Nécromancien c'est pas Sauron ?"
"Ben si je pense…"
"Donc on est prisonnier dans les cachots de Sauron là !"

- Fin de la partie -