mercredi 27 avril 2016

Compte-rendu - L’embuscade de Valder

Participants : Greg (Lifstan le bardide), Antho (Béran le béornide), Maxime (Caranthir l'elfe), Camille (Torik le nain) et surtout Lise (Brunhild femme des bois) / Lieu : Roll20 / Date : 26/04/16


Un grand Merci à Lise pour la rédaction du compte-rendu.

Automne 2946

L’aube pointe en ce début d’automne et les premières rougeurs des arbres s’esquissent avec les rayons du soleil. Les 5 compagnons s’éveillent d’une nuit qui leur fait retrouver vaillance, même si les restes de certains cauchemars s’attardent encore sur leurs traits : celui d’un roi pendu pour Lifstan, celui d’un frère sans tête pour Brunhild, celui d’une nouvelle séparation pour Torik, celui d’une terre sans elfes pour Caranthir, celui d’un homme trop faible pour combattre pour Béran… Mais aucun n’en laisse rien paraître et leurs esprits sont clairs et décidés : en ce jour ils se rendent au Vieux-Gué pour tendre une embuscade à Valder et sa suite.
La troupe se met en marche pour les quelques heures qui les séparent du village du Vieux-Gué, après avoir enterré à la hâte les corps des deux gardes qui avaient eu le malheur de croiser leur route la veille.

Les forces de Dame Irimë déclinent à mesure que la tête momifiée exerce tout son pouvoir d’attraction. Jusqu’à quand la Dame Elfe résistera ? Sa force sera-t- elle suffisante pour attirer Valder hors de sa base de Pierregué ?

Arrivés au gué, les compagnons prennent connaissance des lieux. Les villageois accueillent chaleureusement celles et ceux qui accompagnent leur Seigneur et régalent l’assemblée d’un déjeuner de ratatouille chaude, aromatisée d’Alfirin et agrémenté d’un peu de miel pour le plat du Maître.
A table, les compagnons imaginent les pièges et les manigances qui pourraient faire tourner l’inévitable affrontement à leur avantage.

Le temps encore clément n’a point trop trempé les routes, mais l’Anduin reste un fleuve tumultueux et périlleux pour quiconque tente de le traverser. L’ancien gué de la vielle route de la Forêt Noire reste donc incontournable pour Valder s’il souhaite rejoindre ce qu’il convoite.
Les compagnons s’accordent sur leur plan, ils en font part au Seigneur Béorn qui acquiesce d’un grognement distrait, plus préoccupé à faire évacuer les femmes, enfants et vieillards du village par précaution.
Ainsi les compagnons mandent à leurs hôtes filet, pieux, massues, planches et pelles, et s’attèlent aux tâches : les uns installant un long filet à un mètre de la berge ouest du gué, maintenu par deux pieux profondément enfoncés, pour bloquer tout passage des chevaux qui tenterait d’accéder à la route du Haut Col ; les autres piochant et vidant l’entrée est du gué, entre les deux vieilles piles de l’ancien pont, puis recouvrant la fosse de planches.

Caranthir, Cendre et Dame Irimé se préparent alors à leur ascension vers les montages du Haut col, mais la route est longue, hasardeuse, et le fardeau trop pesant. Ainsi Caranthir s’en va plaider auprès de Béorn, qui semble se recueillir auprès d’un bosquet.
« Maître Béorn, le plan que nous vous avons soumis repose sur l’attirance de Valder pour la tête momifiée portée par Dame Irimë. Ne tentons pas le mauvais sort à risquer Valder nous rejoindre ou Dame Irimë succomber à l’ombre. Seigneur, accordez nous quelques poneys pour voyager vers les hauts cols et ainsi préserver la santé fragile de celle sur qui tout repose à présent. »
Béorn se tourne alors de mauvaise grâce vers l’Elfe, le toise et lui accorde dans un soupir las : « Je vous prête un poney. S’il advenait que vous ne me le rapportiez point, je m’en souviendrais, tenez-le vous pour dit. »

Béran intrigué par la position assise de Béorn s’approche alors et s’aperçoit qu’il converse avec un furet. « Seigneur, vous qui parlez avec les animaux, n’enverriez-vous point un oiseau en reconnaissance pour s’assurer de la progression de Valder ? »
Et Béorn de soupirer en saluant le furet et reprenant son chemin : « Ils seront là d’ici la fin du jour ».

Cendre installa sa Dame sur le poney avec la tête et le sac de vivre. Elle porta un regard sur l’assemblée, regard qui s’attarda une seconde de plus sur Torik, seconde qui lui parut une heure ; et s’adressa à Caranthir : « Allons, le temps presse ». Ils franchirent le gué et entamèrent leur course vers les cimes. Très vite ils s’enfoncèrent dans les méandres des collines qui parsèment la plaine jusqu'au contrefort des Monts Brumeux. Au loin l’énorme barrière montagneuse aux sommets enneigés se dessinait à l'horizon.

Beran et Lifstan se postèrent alors sur la rive ouest avec une dizaine de gardes et armèrent le filet solidement, à fleur d’eau.
Brunhild et Torik s’installèrent derrière les piles du pont, apercevant les archers du village prêt à bondir en haut des piles.
Béorn et ses 25 hommes se fondirent entre les maisonnées tandis que les gardes et villageois du gué prirent place dans la caserne.

Le silence s’installa, tout comme la nuit.

Plus loin, les quelques kilomètres parcourus par les Elfes eurent raison de leur souffle et ils marquèrent une pause au virage de la route. La vigilance de Caranthir empêcha tout répit : au loin ces formes sombres, laides, hirsutes… nul doute, une troupe de chasseurs orques arpentait la même route. « Vous n’êtes point seul à les remarquer », l’informa Cendre. « Alors je préconise vigilance et précaution, quittons la route vers le sud et sans trop nous en éloigner, c'est le seul chemin qui mène au haut col. », décida Caranthir.

Et le silence se rompit. Les sabots portant une quarantaine de soldats se firent entendre, Valder et sa troupe passèrent l’entrée du gué et s’engouffrèrent dans les eaux sombres. Quand les premiers chevaux se heurtèrent au filet, la bataille commença. Les flèches fusèrent, les derniers chevaux firent demi-tour et les planches furent retirées. Les pattes furent brisées, les soldats écrasés, les épargnés périrent sous les coups de haches de Torik et Brunhild.
Les cœurs des compagnons s’emplirent d’orgueil, le piège fonctionnait et se refermait sur les serviteurs de l'Ombre.

C’est alors que l’eau bouillonna tout autour de Valder. Jamais de mémoire de Béornide on avait vu l’Anduin bouillonner. Quelle était-ce cette sorcellerie ?
Lifstan cria de la berge « Voyez la magie maléfique de Valder, visez le, il faut le mettre à bas ! ». Les dernières flèches fusèrent et se perdirent dans le tumulte des remous, sous les regards désabusés et angoissés des archers aux carquois vides.

Un léger frisson parcouru alors l’échine de Caranthir.

Brunhild tenta de s’immerger dans l’eau pour approcher mais celle-ci était chaude, visqueuse et si sombre. Un poisson envoyé par Béorn tenta de se faufiler mais se perdit entre les sabots et les bulles nauséabondes.

Un éclair fugace se fit entre les arbres noirs des cimes. Un feu, les orques installaient leur camp, si proche. Dame Irimë semblait au plus mal et Caranthir s’inclina : « Ma Dame, vous avez fait preuve d’une grande dévotion, mais votre souffrance m’est insupportable. Je vous prie de me laisser prendre la tête afin de reprendre des forces ».  Il mit la main sur le sac portant la tête et la porta à sa ceinture sans entendre les protestations murmurées par Irimë.

Cendre se retourna alors et dit d’une voix basse « Ces orques semblent se rapprocher, que faire ? » « Je ne pensais pas non plus croiser des orques dans les Monts Brumeux, ils doivent être à notre recherche, mais cette nuit ils ne pourront nous atteindre, allons au Sud, je connais un abri près d’un marécage, allons nous y reposer une heure. »

Soudain les cavaliers de Valder sortirent de la brume et chargèrent vers le vieux gué. Ils foncèrent sur les archers et les gardes qui tombèrent avec eux dans la fosse, maintenant presque pleine, n’offrant presque plus d’obstacle au passage de Valder.
Lifstan et Béran contournèrent le filet et entreprirent une course lente pour traverser les 600 mètres qui les séparaient maintenant du cœur de la bataille.
Valder et quelques-uns de ses hommes traversèrent, Torik l’accueilli revêtu de son Heaume, un ouvrage noble, fin mélange de cuivre et d’acier gris, gravé d’une rune. Le regard illuminé du nain monopolisa toute l’attention de Valder et de ses gardes.
Brunhild fonça alors hache au-devant à travers les gardes, en blessant grièvement tous ceux sur sa course. L’un d’entre eux se brandit devant elle et dans un mouvement rapide elle tourna sur elle-même, empoigna de sa main gauche la dague cachée dans sa bottine et la planta sans un bruit dans la nuque du dit garde. Il tomba sans comprendre et ne restèrent que les regards abasourdis pour voir Brunhild reprendre sa course en direction de Valder.

Torik asséna un coup terrible aux jarrets du cheval de Valder et celui-ci s’effondra, laissa choir son maître et la sinistre tête momifiée contre la caserne.
Lifstan et Béran, essoufflés, arrivèrent à la rive est. Lifstan tenta de sauter le piège mais y tomba, sans doute alourdi par l’eau qui s’était infiltré dans toute son armure ? Il se coinça entre le flanc d’un cheval et le corps d’un mourant.

Brunhild à l’approche de Valder tenta de lancer sa hache pour la planter à l’oreille de son ancien maître, mais celle-ci manqua sa cible et alla se planter dans la porte à quelques centimètres de Torik qui la dévisagea, inquiet par tant de maladresse. Sans doute l’émotion de se confronter à l’assassin de son frère ?
Ou serait-ce l’aura des Elfes qui viendrait à manquer ? Ou encore l’ombre et le pouvoir maléfique de cette tête qui jouaient de vilains tours aux compagnons ?

Enfin, Béran arriva à extirper Lifstan et tout deux arrivèrent aux côtés de Valder, pointant leurs épées sur sa gorge.
« Vous avez perdu Valder. Vos hommes sont cernés. Le mieux que vous avez à faire est de vous rendre et de nous remettre la tête ».

Brunhild s’empara de la tête et la tendit à Béorn qui arrivait sur les lieux « Tenez mon seigneur, jugez-le et cachez cette immondice »

Béorn n’hésita point « Ranagast m’a mis en garde contre cet objet. Je prends l’homme et le reste ne me concerne pas. »

C’est alors qu’un corbeau vint se hisser sur le Heaume du Nain et lui susurrer à l’oreille.
« Cendre est en danger ! Il nous faut aller ! » hurla Torik.
Alors les compagnons reprirent leurs armes et leurs courages et s’engouffrèrent de nouveau dans les eaux sombres de l’Anduin, à la poursuite de leur frère elfes et de ces dames, direction le Haut Col des Monts Brumeux, et au-delà, Gobelinville…

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