jeudi 25 février 2016

Compte-rendu - Phase de communauté

Participants : Greg (Lifstan le bardide), Maxime (Caranthir l'elfe), Camille (Torik le nain) / Lieu : Roll20 / Date : 25/02/16


Eté 2946


La phase de communauté
Après leur arrivée mouvementée à Rosghobel, nos compagnons pansent leurs blessures et se reposent quelques jours.
Ils commencent à s'étonner de ne voir ni Dame Irimë que Cendre a confié aux bons soins de Radagst, ni le vieux magicien. Les hommes des bois leur expliquent que lorsque Radagast ne veut pas être dérangé sa demeure reste introuvable.
L'inquiétude grandit parmi nos héros et de sombres hypothèses voient le jour. Mais aucune de leur recherche n'aboutit et le temps passant les héros commencent à s'intéresser à d'autres priorité.

Cendre vient se confier à Caranthir, la tête momifiée, l'objet de pouvoir du nécromancien qui a attaqué sa communauté est toujours en sa possession et sa proximité réveille de lourds souvenirs de ses années de captivité à Dol Guldur. Caranthir pour soulager son amie accepte de lui prendre son fardeau. Ils passent plusieurs jours à discuter de la nature de cet objet. Caranthir est sûr de ce qu'il a vu, la tête parlait au magicien noir pendant le duel psychique, elle semblait lui donner des instructions, peut-être l'encourager ou l'aider magiquement.
Caranthir se lance alors dans une longue étude de l'objet, écumant tous les parchemins qui se trouvent à Rosghobel en quête de réponse. Un soir, alors que sa vigilance est quelque peu affaiblie il pose son regard sur le visage mort. La tête a les yeux ouverts et après plusieurs minutes de lutte, l'elfe de la Forêt Noire réussit à s'en détourner et à remettre la tête dans le coffret. Cet objet lui fait penser à un Palantir, une merveille créé par les elfes il y a des siècles, un objet permettant de communiquer sur de très longues distances. Il a senti quelqu'un derrière la tête, quelqu'un qui interrogeait son âme. Dans les jours qui suivent il découvre qu'un objet nain, baptisé le miroir de Balloïn pourrait les aider à comprendre ce qui se cache derrière cet objet maléfique.

Torik interroge les vieux habitants et les marchands de passage en quête d'information sur le trésor perdu de sa maison et sur le miroir de Balloïn, il n'apprend rien d'utile pour sa quête personnelle mais un vieil homme de la forêt pense que le miroir de Balloïn est gardé dans la citadelle de Sanctepierre, une très ancienne citadelle tenue par les hommes des bois à quelques jours de marche au nord, dans la plaine de l'Anduin. Puis à la fin de l'été Camille, une petite fille de Rosghobel vient le voir pour lui remettre un message "Radagast ne veut pas de cet objet ici !". Torik comprenant que le magicien parle de la tête momifiée et décide avec ses compagnons de partir vers Sanctepierre.

La forteresse
A leur arrivée les compagnons rencontrent Odéric, le jeune intendant de la forteresse qui les accueille au mieux. La forteresse a clairement connu des jours meilleurs, une vingtaine de jeunes hommes des bois composent la garnison et semblent bien insuffisant pour résister à une attaque organisée.
C'est une forme de service militaire, tous les ans chaque communauté envoie à Grimald, le commandant de la forteresse quelques jeunes guerriers pour qu'il les forme et maintienne une garde symbolique au cœur des plaines. Grimald semble prendre son rôle très à cœur, c'est un guerrier compétent, un stratège de premier ordre, un chef né et un maître d'arme impliqué auprès de ses hommes. Mais les années commencent à peser, il semble vouloir transmettre le flambeau à son neveu Odéric mais ce dernier est beaucoup plus à l'aise une plume à la main qu'avec une lance.
Les compagnons font également la connaissance d'un guerrier d'expérience, Evermud, qui seconde Grimald pour l'enseignement des armes et qui leur apprend que Valder est attendu à Sanctepierre dans les jours à venir.

Dans la forteresse vit également une communauté d'une trentaine d'homme, femme et enfant qui subviennent aux besoins des guerriers et monnayent leur artisanat avec les marchands ambulants.
Des messagers transitent également entre le vieux gué et la forteresse.

Personne à la citadelle n'a entendu parler du miroir de Balloïn mais après avoir fouillé la citadelle, les compagnons repèrent au détour d'un couloir du premier étage, un renfoncement dans lequel est incrusté une immense dalle de granit. Lisse comme un miroir et à l'évidence décoré par des artisans nains. Ils ont trouvé le miroir de Balloïn, cela ils en sont sûr.... mais comment l'utiliser ?

Un soir alors qu'ils regarde le soleil se coucher sur la plaine en compagnie de Grimald ils repèrent  une dizaine d'hommes en route vers la citadelle.

mercredi 10 février 2016

Compte rendu - L'anneau unique - Fratricide et mauvaises nouvelles 3

Participants : Greg (Lifstan le bardide), Antho (Béran le béornide), Camille (Torik le nain) / Lieu : Roll20 / Date : 09/02/16



Printemps 2946

La compagnie à nouveau réunie se retrouve avec plaisir autour d'un petit déjeuner. Rapidement Caranthir se rallie à l'opinion de ses compagnons, leur mission est terminée. Ils doivent maintenant retourner auprès de Radagast et lever le voile sur les derniers évènements inquiétants : mouvements d'orques, attaque de Troll et l'assaut des hommes de l'est appuyé par un sorcier.
Après que Torik eut finit "d'embaumer" sa tête de Troll les héros récupèrent les poneys de Beorn et partent en ligne droite vers Rosghobel.

Le pressentiment
La première journée se passe sans difficulté jusqu'à la fin de l'après-midi. Alors que la nuit commence à tomber un horrible pressentiment s'empare de Lifstan "on est observé", "la mort nous cherche", "l'Ombre est proche" - le bardide alerte alors ses compagnons. L'inquiétude transpire tellement dans sa voix que tous les héros prennent leurs armes en main. Rapidement Torik repère un ensemble de blocs de calcaire en haut d'une colline, un lieu facile à défendre. La troupe s'y rend et renforce la sécurité des lieux en empilant des blocs les uns sur les autres. Béran s'occupe des poneys pendant que ses compagnons dissimulent au mieux leur présence.
Caranthir et Lifstan commence une veille attentive, après plusieurs heures, la tension retombe et Lifstan s'endors. L'elfe reste seul à assurer la sécurité du groupe. Les questions se bousculent dans son esprit. Qui est Dame Irimë ? Qui est ce sorcier qui l'a attaqué ? Il semblait venir de l'est des Terres Sauvages. Quelle est cette menace perçue par Lifstan ? Un écho des combats de la nuit précédente ? Possible.

Les ombres
L'aube se lève sur un ciel gris, un vent froid souffle du sud, une offensive hivernale en cette fin de printemps. Les compagnons reprennent la route, inquiets.  Le soleil éclaire la plaine d'une lueur malade.
Passant près de la place forte des Venya Fairë les compagnons décident de faire un léger détour pour voir comment se passe les choses chez les protégés des hommes des bois. En milieu de journée ils arrivent à la falaise de calcaire, le spectacle qui s'offre à eux est désolant, le campement a été dévasté par la bataille nocturne et les habitations troglodytes sont vides.

Les compagnons reprennent la route et décident de suivre les traces des agresseurs qui partent vers le sud. Les guerriers orientaux se déplacent à cheval, Béran estime qu'il y en a une vingtaine; en fin d'après-midi il a cependant l'impression que les choses ne sont pas aussi claires. La trace est maquillée, il semble que les cavaliers ne soient plus que 3 à 5 et qu'ils utilisent des astuces pour paraître plus nombreux. Le gros de la troupe a-t-il bifurqué sur le chemin ?
Mais le crépuscule rattrape la compagnie et les traces deviennent difficiles à distinguer. Alors que la lumière commence à baisser Lifstan repère au sud des ombres, Caranthir à son tour en repère à l'ouest.

Les compagnons mettent pied à terre, pendant que Torik allume un feu, Lifstan crée de faux corps pour tromper d'éventuels ennemis. Béran attache avec soin les poneys dans un petit bosquet situé sur un mouvement de terrain proche avant de rejoindre Caranthir qui, la lance à la main, brûle d'impatience d'en découdre.

L'assaut de l'ombre
Béran et Caranthir quittent le campement vers l'ouest bien décidé à découvrir ce qui se trame. La nuit entoure les deux compagnons et le dernier quartier de lune peine à éclairer le terrain. Alors qu'ils se sont éloignés d'un demi kilomètre une ombre attaque Béran, il prend le coup de plein fouet et rate sa riposte, avant que Caranthir ne puisse réagir l'ombre à disparu. Les deux compagnons rebrousse chemin en se protégeant au mieux l'un l'autre, dans l'ombre Caranthir devine, une dizaine, peut-être une vingtaine de créature. Une seconde attaque, fulgurante manque de surprendre le béornide mais ses réflexes le sauvent et cette fois sa hache frappe avec force l'ennemi, un corps vaste et mou, avant d'avoir pu en distinguer d'avantage l'ennemi s'est déjà fondu dans l'obscurité. Les deux éclaireurs reviennent au pas de course vers le campement. Torik et Lifstan, cachés dans les feuillages devinent à la lueur du feu une troupe d'araignée qui poursuit Caranthir et Béran.

Ils jettent dans le feu, tout le bois mort qu'ils avaient rassemblé et tentent de tenir éloignés les créatures de l'ombre en jetant des brandons enflammés. Les créatures restent à la frontière de la zone éclairée, mais les compagnons savent que le répit sera de courte durée, le terrain est humide, l'herbe est humide et le feu ne durera pas toute la nuit. Alors que les brandons périphériques s'éteignent les ennemis passent à l'attaque, des araignées géantes dont le corps semble fait d'ombre sautent littéralement sur le groupe, ces monstres sont capables de bonds de plusieurs mètres.

Torik enfile son Heaume d'Effroi mais son cri de guerre lui reste dans la gorge, trois araignées l'assaillent et le frappe durement. Lifstan de son côté tente de protéger Béran déjà mal en point, le lien qui unit les deux hommes remonte à la bataille des cinq armées, chacun ayant sauvé la vie de l'autre dans ce déferlement de sauvagerie, depuis ce jour ils parcourent les terres sauvages en frère. Caranthir utilise sa lance pour maintenir à distance cinq créatures mais en combattant aguerri il sait que leur sort est scellé devant un tel nombre d'adversaires.

Sans avertissement une araignée se jette dans le feu, étouffant les flammes de son corps, sa masse d'ombre gonfle dans un concert de cris sauvages et de cliquètements de mandibule, les araignées semblent déchaînées par ce sacrifice et redoublent d'effort pour renverser les héros. Un cri déchire la nuit Lifstan met un genou à terre, d'un coup terrible l'araignée qui lui fait face vient d'emporter une partie de son armure, le flanc ouvert sur plusieurs centimètres l'espoir abandonne le bardide.
Caranthir fouette l'air de sa lance pour maintenir un peu d'espace devant les compagnons et la hache de Torik s'abat sans discontinuer sur les monstres noirs.

Caranthir hurle des ordres "Béran, Lifstan aux poneys ! Fuyez ! Maintenant la situation est perdue !", les compagnons obéissent en une fraction de seconde. Torik se place dos à l'elfe pour couvrir la fuite des hommes. Tranche, frappe, sang et lymphe se mêlent, les oreilles bourdonnent, les pieds glissent sur la boue, les griffes tranchent furieusement la nuit et la mort hurle de joie.

Dans une charge furieuse Lifstan et Béran desserre suffisamment l'étau des araignées pour permettre à l'elfe et au nain d'enfourcher leur monture, les compagnons se lancent alors dans une chevauchée désespérée vers le sud. A leur grand désarroi les araignées les suivent et semblent tenir le rythme des poneys. Devant eux Lifstan repère une lueur blanche, très brillante, il prend la tête de la troupe en hurlant, une araignée furieuse rate Béran de peu puis une seconde réussit à frapper Lifstan.

L'anneau de Cendre
Torik se met à entonner un chant de guerre pour encourager les montures, les poneys de Beorn semblent alors revigorés, malgré la fatigue ils lancent leurs dernières forces dans la cavalcade. La lumière blanche se rapproche et Caranthir repère quatre cavaliers, les deux groupes se croisent, Cendre charge la lance en avant, à son doigt un anneau elfique, celui que Caranthir avait vu au doigt de Dame Irimë. Derrière la guide des Venya Fairë trois cavaliers elfes l'épée au clair. Torik serre les rênes de son poney et lui fait faire volte-face, il charge à la suite des elfes, les compagnons ne voulant pas être en reste font demi-tour et charge à leur tour.

Torik ivre de rage se jette de son poney la hache en avant. Un nouveau combat s'engage, appuyé par les elfes, les compagnons prennent l'avantage.
En plein course une araignée tente de décapiter Lifstan, elle se jette dans les airs mettant toutes ses forces dans un assaut dément, ses mandibules en avant sont à deux doigts de trancher le cou du bardide. Lifstan voit la mort dans les milles facettes qui lui font face lorsque soudain Béran s'interpose, le béornide prend le coup de plein fouet, son corps roule dans la poussière. Un filet de sang s'écoule de sa bouche, le guerrier reste au sol. Lifstan achève le monstre d'un coup de son épée "Venge-Maître" avant de se précipiter vers son ami inconscient.

Autour d'eux les monstres tombent les uns après les autres alors que l'aube commence à poindre à l'horizon. Pendant que Cendre et ses compagnons achèvent les monstres les plus éloignés Torik et Caranthir lutte contre une créature enragée, voyant sa fin inévitable l'araignée se jette sur Caranthir et lui plante son dard dans la jambe. Torik lui tranche d'un coup toutes les pattes du côté droit, la créature se retrouve sur le dos et le nain l'achève d'un coup terrible, défonçant l'abdomen avec le dos de sa hache. Le visage de l'elfe se voile de vert, il tend la main vers le nain, étrange ce lien qu'il sent naître entre eux "ne craint pas les ombres de l'aube mon ami" dit-il avant de s'effondrer.

vendredi 5 février 2016

L'interlude de Caranthir

Assis sur un tronc d'arbre Radagast profitait des derniers rayons du soleil printanier quand une inquiétude s'insinua dans ses pensées.
Une brise froide venue du sud, ses yeux fouillait les ombres des bois environnants comme si le danger était à quelques pas. Puis il vit une Ombre, sentit comme un coup de poing, la menace était déjà sur eux, à quelques dizaines de kilomètres au sud mais elle venait de signer sa présence par la magie noire. Des cavaliers, menés par un sorcier, pas Le Sorcier, pas un Des Sorciers, mais un sorcier déjà. Et il sentit que sa haine était tournée vers celle qui avait déjà souffert, Dame Irimë, Noldor de la noble maison de Gil-galad, aujourd'hui sous la protection de Cendre.
Il lança son plus rapide messager avertir Caranthir "Cendre protège une Noldor, l'Ombre sera sur elle avant la nuit prochaine, hâtez-vous mon ami". Au milieu de la nuit Caranthir reçoit le message et sans attendre se met en route pour rejoindre la place forte des Vinya Fairë.
Après une chevauchée où le poney de Beorn montra toutes ses capacités, Caranthir rejoint Cendre et les anciens prisonniers de Dol Guldur. De son côté, Cendre, alertée du danger a éloigné les plus faibles des siens, seuls les guerriers les plus déterminés gardaient encore la falaise de calcaire.
A la fin de l'après-midi il sembla à Caranthir entendre le cri de guerre du nain, ses compagnons devaient également de leur côté faire face à un danger.

Les forces ennemis attaquèrent à la nuit tombante, le sorcier défia Cendre en un duel de volonté, l'air se déformait, des filaments d'ombre rampaient à la surface de la falaise de calcaire vers les grottes défendues par les Vinya Fairë. Dame Irimë se montra alors, à son doigt un anneau elfique brillait d'un blanc aveuglant, durant plusieurs minutes la tension fut palpable et l'ombre semblait petit à petit gagner du terrain.

Désireux de venir en aide à Cendre, Caranthir réunit un groupe de guerriers et s'infiltra dans les rangs ennemis jusqu'au sorcier. Une grande silhouette maigre psalmodiant en une langue inconnue des incantations maléfiques, entre ses longs doigts jaunes une tête momifiée l'encourageait par des ordres brefs. Caranthir attaqua, déstabilisés, les guerriers de l'est, des hommes à la peau ambrée et aux yeux bridés prirent la fuite, protégeant la sombre silhouette. Dans la débandade le sorcier perdit la tête momifiée et Caranthir ramena son trophée à Cendre.

Dame Irimë avait laissé beaucoup de forces dans le combat psychique, Cendre rassembla ses hommes et parti vers Rosghobel pour confier la Noldor aux soins de Radagast. De son côté, Caranthir décida de rejoindre ses compagnons.

Au petit matin il entra dans Pierregué, Torik débraillé, pied nu était dehors devant un chaudron.
A cet instant Lifstan et Béran sortirent du bâtiment où ils avaient passé la nuit.
Ils virent le nain élever la tête de Troll au-dessus du chaudron et la montrant à l'elfe dire "elle sera dure comme de la pierre avant midi" puis il la plongea dans l'écume brune.
Le nain rayonnait de plaisir et de fierté, l'elfe avait quant à lui perdu de sa superbe, les vêtements déchirés, tâchés de boue, sur sa joue gauche une balafre, son visage reflétait la fatigue mais aussi un certain amusement devant la joie de son ami Torik.

Derrière eux une aube rouge se levait, du sang avait coulé cette nuit.

mercredi 3 février 2016

Compte rendu - L'anneau unique - Fratricide et mauvaises nouvelles 2

Participants : Greg (Lifstan le bardide), Antho (Béran le béornide), Camille (Torik le nain) / Lieu : Roll20 / Date : 02/02/16

Printemps 2946

La nuit se passe sans incident, dans la ferme fortifiée du vieux gué, leur nouveau statut de "Thane de Beorn", même s'il est temporaire leur ouvre toutes les portes, les béornides leur font bon accueil et les questionnent avec courtoisie sur leurs aventures passées. Au petit matin cependant Caranthir a disparu... un mot tracé de sa main apporte plus de questions que de réponses "Je dois l'avertir d'un grand danger ou le peu de rêves qui lui restent partiront en Cendre"...

Après avoir partagé un dernier repas avec les gardes du vieux gué, les compagnons reprennent la route vers le sud, les poneys du changeur de peau, merveilleuses montures à l'intelligence quasi-humaine, soulagent leurs cavaliers de bien des fatigues habituelles, même Torik se surprend à apprécier ce moyen de transport.

La traque
Béran traque le moindre signe du fugitif, sa trace est visible, il est passé il y a plus d'une semaine mais sans précautions particulières. Sa piste descend le long de l'Anduin, suivant la vieille route. En milieu de matinée les traces les mènent dans une ferme qui longe la route. Une tentative d'approche discrète échoue, le chien de la maison les repère et alerte ses maîtres. Un vieil homme amical les accueille, un jeune béornide a bien passé une nuit dans la ferme il y a plus d'une semaine mais il ne ressemblait pas à un fuyard. Il possédait une magnifique épée et semblait savoir s'en servir, était blond, les cheveux sur les épaules et habillé à la mode locale. L'homme est resté laconique sur son voyage mais a laissé une belle pièce d'argent pour remercier ses hôtes d'un soir.

La troupe repart vers le sud, après une brève collation ils rencontrent trois hommes des bois qui disent se rendre à Castel-Pic pour acheter du fer. Ils sont parti de Pierregué le matin même et y ont entendu une sordide histoire, un homme aurait surpris sa femme au lit avec un autre homme, une bagarre s'en est suivi et le cocu aurait perdu la vie. Le village ne parle que de ça, l'ambiance y est morose et les étrangers n'y sont pas bien accueillis.

Une macabre découverte... encore
Une heure de route plus tard Lifstan détecte des traces de fumée, en s'approchant les compagnons s'aperçoivent qu'il s'agit d'une cahute de pierre qui vient d'être attaqué. Des cadavres de chèvres sont éparpillés sur la route, deux murs sont éventrés et le toit de chaume s'est effondré. Un spectacle de désolation trace d'une colère aveugle, d'une méchanceté sans limite et d'une puissance effrayante.
Lifstan jette un coup d'œil à Torik, le nain relève légèrement son capuchon, son visage se durcit, ses sourcils se froncent, ses phalanges blanchies sur le manche de sa hanche semblaient animées d'une vie propre. La réaction du nain confirme ses premiers doutes, c'est l'œuvre d'un Troll !

D'un bond Torik saute de son poney et alors que ses pieds n'ont pas touché terre son bouclier est déjà ajustée sur son bras, l'agilité du nain est parfois prodigieuse ! La hache en avant il entre dans les ruines encore fumantes. Chacun de ses mouvements transpire la colère qui habite le fils de Durin mais aucun bruit ne vient troubler le murmure du fleuve, le Troll a quitté les lieux. Torik découvre le cadavre du chevrier écrasé dans la pièce unique ; un bras dévoré. Le nain n'a besoin que d'un instant pour découvrir une cachette contenant les économies de l'homme, une bourse où le béornide avait épargné en cas de coup dur et un médaillon étrange. Maître joaillier, Torik se rend compte qu'il est d'origine elfique, forgé en Ithildin, une œuvre d'art représentant une elfe, dans une forêt bordée de joncs. Un bijou digne d'une reine, un trésor dont la valeur dépassait de beaucoup tous les objets que l'on pouvait trouver dans un village béornide... étonnant.

Béran se crispe alors, depuis plusieurs minutes son instinct lui hurle que le danger est proche, que quelques choses se passe, qu'il faut bouger, tout de suite, il ressemble les compagnons et leur fait reprendre la route. Après une heure la troupe arrive au pied d'une colline, surmontée, comme nombre de collines de la région, des ruines d'une ancienne tour de guet. Derrière la colline des dizaines de hurlements humains. Les poneys les mènent rapidement au sommet du mouvement de terrain d'où ils peuvent observer un spectacle effrayant. Un Troll des collines, un monstre haut comme deux hommes et lourd comme quatre attaque le village en contrebas. Plusieurs corps jonchent déjà la passerelle qui mène aux habitations et les défenseurs semblent totalement dépassés.

Un combat légendaire
Longeant la rivière Torik se poste alors entre deux bâtiments pour attirer le monstre dans un endroit où son allonge sera moindre, Béran contourne le Troll pour l'attaquer par derrière et Lifstan se poste en soutien de Torik. Ses compagnons en place Torik enfile son heaume, il sent la masse d'acier et d'airain sur ses épaules et le regard de chacun de ses ancêtres posé sur lui. Il sent la colère se concentrer dans son ventre, la laisse envahir son corps, son visage se colle à la paroi de métal. Une force insensée l'envahit et du fond de sa gorge monte le cri de guerre de sa famille, une avalanche de sons gutturaux promettant cent plaies et milles insanités aux ennemis des siens, ces saloperies de Trolls ! Le cri rebondit contre les collines environnante et résonne dans le crâne du monstre comme un défi impossible à ignorer, plus vite qu'il n'était imaginable le monstre est sur le nain, aiguillonné par la haine du Heaume il se jette de toute ses forces dans une charge féroce.

Surpris par la fureur du monstre, Torik manque de succomber à la première charge, le lourd marteau le frappe de plein fouet, une boule de sang franchie ses lèvre, il recule d'un bon mètre. Son armure le sauve de justesse, moins bien ajustée, moins bien entretenue et sa chair aurait été meurtrie pour des semaines. Voyant le nain en difficulté Béran charge sans hésiter, frappe le monstre de dos. Le combat devient chaotique, le Troll furieux cherche à écraser, mordre, démembrer et éventrer Torik et son heaume maudit, ce visage qui lui promet souffrances et mort. Lifstan et Béran frappent de concert cherchant le bon angle pour percer la cuirasse naturelle de la maudite créature mais rien n'y fait, à peine semble-il sentir les coups. Torik commence à fatiguer, il recule à nouveau devant un coup monstrueux, le combat prend une mauvaise tournure.

La fureur s'empare à son tour de Lifstan, venue de son passé, son mentor, son maître d'arme lui hurle de s'engager, de lâcher prise et de vivre le combat comme si chaque coup était le dernier. Oubliant toute prudence il se jette alors dans le combat sans plus se soucier de sa propre vie, lâche son bouclier, grimpe sur le toit de la maison proche et se jette dans le vide l'épée brandit... la lame frappe la tête du monstre et finit sa course profondément enfoncée dans l'épaule du Troll, tranchant muscles et tendons. Béran de son côté n'est pas en reste, s'aidant de tout son corps en rotation il frappe de sa hache les jambes monstrueuses, le sang noir jaillit dans un hurlement de haine. Dans un réflexe insensé, balançant son marteau vers l'arrière la créature le frappe en retour. De son côté le nain rend coup pour coup avec l'énergie du désespoir.

Dans un dernier élan Lifstan s'élève dans les airs, prenant appui sur une borne gravée souvenir d'une ancienne bataille, d'un coup magistral il frappe le Troll à la base du cou, ayant lâché ses dernières forces dans cet assaut il roule sur le sol. Les yeux fermés et les deux genoux au sol il reste plusieurs secondes à reprendre ses esprits, sa lame vient de trancher la tête, il l'a senti, il en est persuadé. Il ouvre lentement les yeux et regarde Torik. Le nain enlève son heaume et sourit "pas mal garçon"... comment un être vivant peut être encore debout après avoir passé plusieurs minutes à encaisser la fureur d'un Troll adulte ? Lifstan vient de voir le lourd marteau déformer l'armure du nain, des coups à assommer un bœuf, des coups mortels pour tout autre que lui pense-t-il. Béran l'attrape par l'épaule et le force à se relever "on nous regarde Lifstan". Derrière eux les villageois osent enfin s'approcher...

Alors que les habitants s'occupent des leurs tombés au combat, trois personnages s'approchent du groupe.
Un vieillard qui parle dans sa barbe se présente sous le nom de Hartwulf (ou Hartwol ou peut-être Haurtwu ? sa voix chevrotante rend ses paroles difficile à comprendre), Ava une jeune femme grande et sèche qui ferait baisser les yeux à de nombreux vétérans prend en main la discussion. Dans son ombre se tient un guerrier qui semble nerveux.

Ava s'adresse à Béran, le béornide du groupe, "Merci seigneur, merci à vous et à vos amis, vous avez sauvé de nombreuses vies aujourd'hui. Une borne sacrée sera gravée pour conter cet exploit et votre bravoure sera encore chantée par l'arrière-petite-fille de mon arrière-petite-fille."

Une discussion s'engage où les personnages apprennent qu'un homme du nom d'Odéric a tué son beau-frère Rathfic, marié à sa sœur Brunhild. Un fratricide, un crime punit de mort sur les terres de Beorn. Odéric n'a pas résisté après son crime, il fut remis à Mérovée et Odo, deux thanes chargés de le présenter à Beorn en personne. Lorsqu'ils apprennent qu'Odéric s'est échappé et qu'il doit être revenu au village les trois habitants semblent surpris, le guerrier du groupe jette des coups d'œil aux alentours comme si le fugitif allait surgir de derrière un buisson.

A leur demande Ava les conduit à la maison d'Helmgut, le père d'Odéric. Ce dernier est allongé sur une paillasse, une hache dans une main, une outre de vin dans l'autre il fixe le plafond sans bouger. A la première question le vieux guerrier rabroue nos héros et les menace de sa hache, les nouvelles de la fuite d'Odéric l'indiffère, l'attaque du Troll l'indiffère, visiblement l'Espoir l'a abandonné. Torik bourre alors une pipe et s'asseyant à côté du vieil l'homme lui allume, Helmgut accepte ce geste d'amitié et après avoir apprécié les arômes de la feuille de Langoulet lui raconte sa version de l'histoire.

"J'ai entendu la petite hurler, j'y suis allé ma hache à la main. Odéric se tenait au-dessus du corps de Rathfic. J'ai frappé la main d'Odéric du plat de ma hache pour qu'il lâche le poignard ensanglanté. J'ai adopté Odéric, je lui ai donné une famille, j'ai tout fait pour élever cet enfant mais il a toujours été colérique. Et aujourd'hui c'est un meurtrier, mon beau-fils est mort et ma fille ne veut plus m'adresser la parole."

Les compagnons laissent le vieil homme à sa peine et se font conduire à la maison de la veuve, Brunhild, par une paysanne du village. Lifstan entre seul pendant que Torik missionne un jeune homme du village pour porter à Cendre le médaillon elfique en Ithildin trouvé dans la ferme détruite par le Troll. Lifstan quand à lui envoi Evoric raconter en détail leur chasse depuis le départ de Rosghobel à Radagast.
La discussion avec la veuve s'engage mal également, aucune approche ne semble fonctionner, à la Courtoisie Brunhild réponds par la froideur, à la Présence par l'indifférence et à la Persuasion par le mépris... Lifstan, qui rappelons le vient de décapiter un Troll n'est pas décider à se laisser mener en bateau par la jeune femme, ses réponses laconiques sonnent comme des mensonges et ses évitements comme des insultes à sa perspicacité. Il se met en colère ! Il s'énerve "Arrête de mentir, tu peux y laisser ta tête ! et celle de ton père !!! et si Beorn est vraiment énervé il peut lui même venir cramer ton putain de village !!!!!"

Brunhild s'effondre alors et raconte ce qu'elle a vu ce soir-là. "Odéric est venu me dire qu'il en avait assez du village et qu'il partait, il m'a demandé de l'accompagner mais j'hésitais. Rathfic est rentré et les deux hommes se sont disputés, j'ai tenté de les arrêter mais Rathfic m'a frappé au visage et je me suis retrouvée au sol. Odéric a cherché à me défendre, ils se sont battus, je ne sais pas lequel a sorti un poignard mais l'arme a fini dans la poitrine de Rathfic. J'ai hurlé et mon père est arrivé."

Lifstan décidé à pousser son avantage "et où est ton frère désormais ?"
"Il a passé l'Anduin vers l'ouest, je pense que jamais il ne reviendra."

Lifstan rejoint alors ses compagnons dans la maison que leur ont attribuée les villageois, la demeure désormais vide d'Odéric.
Une discussion s'engage sur la conduite à tenir. Béran pense que leur mission est finie, le fratricide a quitté les terres des béornides, à quoi bon lui donner la chasse ? Lifstan évoque l'idée qu'il est peut-être temps de discuter avec Radagast des récents évènements : les migrations  des orques, les attaques de Troll en plein jour. Torik est retenu par l'idée que rendre un service à Beorn pourrait leur valoir une faveur à l'avenir. Et dans le silence qui s'en suit certains se demande finalement où est bien passé Caranthir... l'elfe a-t-il abandonné l'Espoir d'unir les peuples libres, l'Ombre aurait-t-elle trouvé le chemin de son cœur et lui aurait fait baisser les bras ?


Torik clôt la réflexion, "et moi qui commençais à me demander s'il n'était pas différent des autres elfes... au lit mes amis la clarté du jour porte conseil".