lundi 12 décembre 2016

Compte-rendu - La Fuite de Dame Irimë 4

Participants : Greg (Fareth le Dunedain), Antho (Béran le béornide), Camille (Torik le nain) et Lise (Brunhild femme des bois) / Lieu : Roll20 / Date : 12/12/16

Automne 2946

Après la marche pénible qui les mena des Monts Brumeux aux geôles de Dol Guldur, nos héros se retrouvent dans une cellule bruyante et sombre, avec Aldor, Geb, Haleth, Rodwen et Cendre. Caranthir a été séparé du groupe, il croupit probablement dans une cellule proche. Le cachot est froid et en partie inondé par une eau saumâtre et visqueuse. Il n'y a qu'une porte, verrouillée de l'autre côté. Au loin des hurlements et des lamentations.
Alors que plusieurs heures sont passées la porte s'ouvre, un orque pose au sol une marmite contenant une soupe grisâtre et referme la porte.

Haleth le gamin est en état de choc, prostré contre le mur depuis leur arrivée, les genoux entre les bras, il laisse échapper de temps à autre un petit gémissement. Torik s'approche de lui et lui parlant doucement cherche à le rassurer durant de longues minutes.

Brunhild fait alors remarquer que les orques leur ont laissé la tête momifiée, ayant été fouillés et dépouillés de tous leurs objets, ce n'est pas un hasard ! Cet objet est maudit et l'ennemi doit tirer avantage qu'il se trouve avec les prisonniers. Les têtes momifiées permettent de communiquer, le nécromancien s'en sert peut-être pour les surveiller voir les influencer à moindre coup, mais comment s'en débarrasser ? Cela dit c'est peut-être également la clef pour briser la malédiction et sortir de ce cauchemar ?

Le silence se faisant ils perçoivent des bruits venus de plus bas, comme s'il y fonctionnait une énorme machine. Aldor le tavernier est mal en point étendu sur le sol ses dernières forces l'abandonnent, Brunhild tente de le  soulager mais de toute évidence il ne passera pas la journée. Geb, le barde semble le plus combatif, il refuse de mourrir dans cette obscurité, il parait vivre dans les contes qui l'accompagnent au quotidien… "Cela ne peut finir ainsi, ça n'a aucun sens !"

Au mur un squelette est enchaîné, Béran teste la solidité de ses os "Il n'est pas vieux ce squelette, ses fémurs feront des masses tout à fait acceptables dans cette situation.". Peu à peu le groupe imagine un plan d'évasion, le prochain orque qui ouvrira la porte aura une drôle de surprise !

Mais les heures s'écoulent sans signe de vie, Cendre s'étant glissé près de Torik lui glisse à l'oreille "j'étais dans ces geôles au moment où Combefoin tomba, si tenté que nous soyons à cette époque et non dans un cauchemar abominable.". Brusquement les compagnons sont saisis d'une peur irraisonnée, un sentiment tel qu'ils se recroquevillent. Fareth refusant de se laisser abattre entame un chant de joie et de liberté, un instant l'air lourd de fumée et de vapeurs caustiques semble s'éclaircir comme si une brise de printemps traversait le cachot.

La porte s'ouvre alors, un homme des bois portant un plateau de viandes, de légumes et de fruits fait son entrée, pris de cours les compagnons oublient leur plan initial. Le jeune homme prend la parole : "Mes amis, pourquoi rester dans cet endroit sombre et humide ? Le maître vous invite à le rejoindre, de nombreux hommes, nains et d'autres sont déjà à son service. Je vous laisse réfléchir, je reviendrais demain pour entendre votre réponse.". Puis il pose son plateau au sol, profitant de cet instant d'inattention Fareth se jette sur lui, d'une main il le maintient par le col et de l'autre referme violemment la porte sur son crâne, assommé l'homme des bois s'effondre. De l'autre côté de la porte le bardide aperçoit quatre orques armés d'épées courtes et de cottes de maille, l'un des orques réagit et tire sur les pieds du serviteurs pour le sortir de ce mauvais pas.
Fareth ouvre la porte en grand et dans un élan de rébellion hurle sur les orques pour les déstabiliser, les orques impassibles se contentent de sourire, découvrant leurs crocs jaunâtres, ils sortent lentement leurs épées et chargent. En un instant Torik se positionne au côté du rôdeur pour faire front, les deux compagnons armés de fémurs humains hésitent, les orques sont mieux équipés, reposés, correctement nourris et sur leur territoire, la lutte est inégale. Pendant ce temps Brunhild et Béran dégondent la porte pour s'en servir d'arme.
Le premier assaut des orques est repoussé sans trop de dommage, Cendre éclate la gueule d'un orque en lui lançant les menottes de métal qu'elle a retiré du squelette oublié, Brunhilde tente de faire de même avec la marmite de soupe mais son coup ne porte pas. Alors que les orques lancent un nouvel assaut obligeant les défenseurs à reprendre pied dans la cellule, Béran, se servant de la porte comme d'un bélier, écrase l'un des serviteurs de l'ombre. La porte retombe sur l'orque malchanceux, plusieurs coups sont échangés entre les combattants mais l'équipement des gardes fait pencher la balance à leur avantage. Avec rage nos héros défendent leur position mais commencent à faiblir.

Cendre attrape alors la tête momifiée, la brandit devant elle et utilise ce qui semble être un mot de pouvoir, ou bien est-ce la tête elle même qui le hurle ? La scène était confuse, ma mémoire me fait défaut. Le cri porte cette fois, les orques hésitent puis s'enfuient. L'orque écrasé sous la porte tente d'éventrer Torik mais les réflexes du nain le sauve, il achève la créature et récupère son sabre. Les compagnons se précipitent hors de la cellule pour se retrouver dans un couloir de pierre. A droite une obscurité insondable, à gauche un semblant de lueur et un autre couloir se dessine. Les compagnons s'avancent vers la lumière mais une nouvelle troupe arrive, huit orques, menés par un capitaine. Geb s'aplatit devant lui en signe de soumission absolue, les orques le tirent vers l'arrière.
Cendre tente à nouveau d'utiliser la tête momifiée mais le capitaine l'ignore, furieux il ordonne "RENTREZ DANS VOTRE ARGLOK CHIENS !", Fareth fait alors diversion laissant à Béran le temps de se glisser dans l'obscurité du couloir derrière eux. Les compagnons se résignent et réintègrent le cachot. Les orques remettent la porte en place et postent deux gardes devant.

Le béornide explore le couloir, à main gauche deux portes, à main droite une porte derrière laquelle il entend des chuchotements, "si ça chuchote c'est pas des orques". Il lui semble deviner la voix d'un elfe, des prisonniers probablement. Le couloir se finit sur une ultime porte d'où proviennent des gémissements,  la voix lui semble familière, la porte est entrebâillée, sur un chevalet de torture, le guerrier reconnait Cendre aux mains de deux orques. Sa priorité est de sauver ses compagnons, ils ont rencontré Cendre dans leur présent, elle s'en sortira donc… de plus tout ceci n'est peut-être qu'un rêve ! Rebroussant chemin il s'aperçoit que l'une des cellules vides est ouverte, il se glisse à l'intérieur pour attendre un moment plus propice.

Après ce qui semble être plusieurs heures le capitaine orque revient dans la cellule, désignant Haleth, le gamin, il ordonne "avec nous, orques besoin s'amuser". Torik s'interpose, la mort l'attend probablement mais il ne laissera pas torturer un enfant sans intervenir, de sa voix profonde et rocailleuse il déclare "prenez moi, je serez probablement un meilleur divertissement".
L'orque hésite, le mot divertissement tourne dans sa tête sans qu'il arrive à y mettre un sens, il grogne en signe d'acceptation. Dans le couloir les orques mettent un sac sur la tête du nain et le trainent dans des couloirs interminables. Torik finit par être jeté sur un sol de sable, il retire le sac qu'il a sur la tête pour s'apercevoir qu'il se trouve dans une arène. Une foule d'orque le hue et se moque de lui, du coin de l'oeil il voit Geb sur les gradins, sans expression aucune le barde habillé de rouge regarde le sable. Un orque jette une hache au pied du nain, une arme de mauvaise facture mais le message est clair, un nouveau combat s'annonce.
Des grognements, les mouvements d'une masse énorme, une grille s'ouvre laissant apparaître un Troll des collines adulte totalement paniqué et furieux. Un Troll ! Voila sa chance, le nain connait ces créatures mieux que ses propres parents, il sait tout d'eux, le goût de leur sang, leurs cycles de sommeil, leur réaction face à un danger inconnu, il a consacré sa vie à les traquer et sa peur s'évanouit. La rage prend le pas, les jambes arqués sur le sable il attend immobile la première charge.

Aucun orque ne parlera de ce combat par la suite, préférant oublier l'humiliation. Aucun d'entre eux n'aurait pu faire ce que fit le nain ce jour là, peut-être même aucun des champions de la citadelle. Chacun de ses mouvements était parfaitement maîtrisé, magistralement exécuté, une danse de mort qui rodera dans le crâne de ces ignobles créatures jusqu'à leur dernier souffle. Un coup de poignard qui ébranlera le moral de dizaine d'entre eux, voyant de quoi été capable un seul nain !
Torik évita toutes les tentatives du monstre et à chaque charge sa hache touchait, aucun des coups ne semblait mortel mais peu à peu le Troll faiblissait. La masse de chair et de pierre dépensait toute sa haine pour se rétablir, pour encaisser alors que le nain économisait ses forces. Après une quinzaine d'assauts dans le vide, au bout de son endurance, le Troll semblait totalement perdu. Torik changea alors d'attitude, il laissa sa fureur prendre le dessus, la mort dans les yeux il fit une démonstration de force qui acheva l'esprit du monstre. Terrorisé ce dernier alla se blottir contre la grille…

Les gardes ramenèrent le nain dans sa cellule, osant à peine porter la main sur lui ils eurent de justesse la présence d'esprit de le désarmer.

Alors que les compagnons se concertent sur la marche à suivre une lueur verte s'étend dans la cellule, une ombre se matérialise près du plafond, dans un hurlement elle se jette sur Rodwen la jeune elfe de la forêt noire, les doigts sombres se serrent autour de son cou. Saisis de stupeur, les prisonniers observe la scène sans réagir, le visage de Rodwen semble se déformer, certains y reconnaissent le visage de Dame Irimë. L'Ombre s'adresse à eux "Reniez cette créature et vous pourrez sortir de ce cauchemar, cette Noldor se sert de vous, comme tous les Noldors jaloux de la force grandissante des humains et de la force des nains. Ils méprisent les elfes des bois et ceux qu'ils appellent les sous-race. Reniez là et je vous libère sur le champ !".

- Fin de la partie -

mardi 6 décembre 2016

Compte-rendu - La Fuite de Dame Irimë 3


Participants : Greg (Fareth le Dunedain), Antho (Béran le béornide), Maxime (Caranthir l'elfe), Camille (Torik le nain) et Lise (Brunhild femme des bois) / Lieu : Roll20 / Date : 05/12/16

Automne 2946

Après une longue interruption la compagnie reprend la route de l'aventure. En grande difficulté, elle affronte un puissant serviteur de l'Ombre, pris au piège dans le monde des esprits le plus difficile combat de leur vie s'annonce sous de funestes auspices.

Alors que le voile se lève sur cette nouvelle session Brunhilde se lance dans une stupéfiante tirade :

«  C’était comme si l’espace et le temps s’étaient arrêtés. Depuis combien de temps Lifstan avait-il sauté ? Une heure, un mois, une année ? Tout semblait flou, comme enveloppé d’une brume opaque. Le combat avec les orques appartenait tantôt à des souvenirs enfouis, tantôt vivaces, comme si les plaies des blessures suintaient encore. Mais pourtant, ils étaient plongés dans la contemplation de cette vie du passé depuis si longtemps qu’ils avaient l’impression d’avoir toujours appartenus à cette époque.
Depuis combien de temps Lifstan avait-il sauté ? L’hébétude se lisait encore sur les visages de la compagnie qui avait vu en un instant leur ami fidèle disparaître :  le souffle de sa cape prise au vent ondoyait encore au loin, le reflet de sa chevelure scintillait encore sur la paroi lisse de la falaise, le son des petites pièces de sa bourse résonnait encore parmi les bruits des passants… et pourtant le silence froid de son absence s’était déjà insinué dans leur cœur, entraînant dans son sillage le doute et la peur… Qu’était-il advenu de Lifstan ?
Brunhilde était restée coi comme ses camarades, elle se sentait paralysée mais au même instant elle cru voir son propre corps se mouvoir également. Comme si un maléfice se rajoutait à l’autre, elle avait d’abord perdu notion de l’espace, puis du temps, et maintenant c’est son propre corps qui lui échappait. Alors qu’elle se voyait crier « noooonnnn » aux côtés de ses compagnons à la vue de l’ombre de Lifstan qui sombrait dans le vide, elle se voyait également se lever, sereine, et suivre les mêmes pas. Maudite magie ! Elle sentit son cœur se pincer au souvenir des premières paroles échangées avec Lifstan, comme elle avait pu le haïr ! Mais la compagnie l’avait adopté, et Lifstan comme les autres avaient brandi son épée pour la défendre au cœur de la bataille de Valder, Lifstan comme les autres avait rompu son pain pour le partager, avait contemplé les mêmes vallées, avait marché sur les mêmes routes. Ils étaient devenus compagnons et plus à lui qu’à quiconque sans doute, elle se devait de lui prouver sa bravoure et sa fraternité.
Son corps continua d’avancer, ces secondes qui semblaient des heures… Les compagnons, après avoir assimilé l’information du saut de Lifstan, restaient sans voix, le regard creux, comme si le temps refusait d’admettre cette réalité et s’était lui-même figé. Ses pas la menèrent là où Lifstan avait sauté. Elle eu le courage et la volonté de tourner la tête une dernière fois vers ses compagnons, et elle senti (ou serait-ce le fruit de son imagination ?) que Beran comprenait ce qu’il se passait. »

Caranthir, l'elfe de la forêt noire, fut le premier à réagir, comprenant que l'esprit de la guérisseuse s'était égaré ou qu'il était soumis à l'Ombre il attrapa le bras de la guérisseuse, et de sa dague lui infligea une estafilade, espérant que la douleur la ramènerait. Mais Brunhilde ne réagit pas, une volonté funeste la poussait vers l'endroit où Lifstan avait sauté dans le vide.
Torik ceinturant Brunhild chercha alors à atteindre l'esprit de la jeune femme en entonnant un chant de sa composition où se mêlait le jaune des feuilles d'automne, le bruit des galets dans les ruisseaux de la forêt noire, le jappement des chiens de chasse et les hululements des chouettes grises. Brunhilde se sentit petite fille courant dans la cour du village, adolescente parcourant les chemins obscurs en quête de proie, jeune femme soulageant les douleurs d'un chasseur agonisant, guérisseuse auprès d'une femme en couche… sa vie défila et elle revint guider par la voix rocailleuse du guerrier nain.

[A ce moment je donne à Greg un nouveau personnage, Fareth un Rôdeur du Nord qui passe souvent par Combefoin, le corps de son dernier perso Lifstan gisant en bas de la falaise.]

Le groupe d'aventuriers reste indécis, comment s'extirper de ce sortilège ? Ils pensent que les têtes pourraient les aider, il existe peut-être dans cette ville un équivalent au miroir de pierre de Sanctepierre ou un sage qui pourra les guider. Fouillant dans ses souvenirs Caranthir se rappelle que la ville de Combefoin fut détruite 500 ans avant l'époque qu'ils ont quitté, Cendre rajoute qu'à cette époque il lui semble que la Forêt Noire était en proie à une grande agitation, des orques étaient apparus en masse et Dol Guldur avait été investi par l'Ombre.

Fareth, à la porte de la ville observe les allées et venues des marchands et paysans qui se rendent au marché. Il observe avec attention le groupe étrange qui se tient en retrait de la route, trois humains, un elfe et un nain… L'un des humains pris de folie vient de se jeter d'un promontoire rocheux, le bruit de son corps 30 mètres plus bas ne laisse aucun doute sur son sort funeste. La femme du groupe semble tout aussi perturbée, l'elfe et le nain l'arrête alors qu'elle semblait vouloir rejoindre son compagnon.
Son instinct est soudain alerté, une ombre se pose sur son coeur, ses yeux sont rivés sur le groupe. Son instinct l'alerte, sa sensibilité à l'Ombre hurle, ces créatures ne sont pas ce qu'elles semblent être, l'Ombre est sur eux ! Des espions ? Des marionettes ? Des ennemis à coup sûr. Il bande son arc, encore intrigué par l'attitude  du groupe…

Alors que les compagnons réfléchissent à quelques encablures des murailles de la ville une flèche est décochée dans leur direction, elle se plante entre les pieds d'un Torik interdit et furieux. Les compagnons se ruent vers une silhouette qu'ils voient se précipiter au travers de la porte principale de la cité. Alors qu'ils approchent, une voix les interpelle :
- "Qui êtes vous ?", l'écho des rochers alentour fait résonner la voix, de nombreux badauds se sont arrêtés et regarde qui des remparts, qui du groupe étrange. Fareth poursuit "Vous devriez suivre l'exemple de votre fou d'ami, vous le rejoindrez bientôt !"

Torik repérant un escalier qui donne sur les remparts et monte à l'assaut du tireur, Fareth sort alors de l'ombre, tenant le nain en joue de son arc. Caranthir au pied de l'escalier décide de jouer sa dernière carte, "Nous sommes au service de Dame Irimë, elle est en grand danger."
Le coup porte, Fareth connait la haut-elfe. Caranthir poursuit, "elle est déjà venu à Combefoin, elle disait apprécier l'endroit et y avoir dansé dans la neige".
Durant la conversation trois gardes à cheval, alertés par leurs camarades des remparts arrivent "Fareth, nous te connaissons et avons confiance en toi, baisse ton arme, que se passe-t-il ?"
Fareth, troublé se souvient avoir vu Dame Irimë, il n'y a pas trois ans et il l'a vu danser dans la neige, comment des serviteurs de l'ennemi pourrait connaître ce moment et surtout des espions de l'ennemi auraient-ils porté attention à ce qui n'était qu'une frivolité ? C'était un instant de grâce, une ode au haut col mais cela ne ressemble pas à l'ennemi de porter attention à de telle chose… ou alors tout serait perdu.

Un enfant s'approche de Torik, il semble ne pas percevoir la tension de la scène et s'adresse au nain avec déférence. "Seigneur je me nomme Haleth, vous semblez avoir besoin d'un écuyer pour lustrer votre armure et graisser le cuir de vos protections."
Torik amusé "As-tu du courage gamin ?"
"Mon père est parti au sud avec l'Alderman, il est capitaine des gardes, quand il reviendra il pourra vous parler de mon courage !"

Fareth voit dans l'attitude de l'enfant un signe supplémentaire que ces voyageurs pourrait ne pas être des serviteurs de l'ennemi. S'adressant aux gardes : "Je vois la marque de l'Ombre sur ces voyageurs mais je suis de taille à m'en charger. S'ils acceptent de me suivre à la Chèvre Qui Choit et d'avoir une conversation avec moi je pourrais éclaircir cette affaire."

Les compagnons, coincé entre l'archer et les cavaliers acceptent de jouer le jeu et de parler avec ce rôdeur agressif.
A leur entrée dans l'auberge qui donne sur la place principale où se tient le marché le groupe est accueilli avec bonhommie par Aldor, le tenancier de la Chèvre qui Choit. S'ensuit une conversation difficile où les compagnons et Fareth cherchent à obtenir des informations sans dévoiler ce qu'ils savent. Torik finit par dire au rôdeur "nous avons combattu des choses bien sombres sur notre route et nous avons pris sur leurs dépouilles de puissants artefacts que nous ne pouvions abandonner aux quatre vents. Ce sont leurs noirceurs que vous percevez.". Pour finir de convaincre le rôdeur Caranthir découvre discrètement une tête momifiée, la tête semble avoir été traité il y a quelques jours à peine, aucun fluide ne persiste mais la peau semble encore souple.

[En tant que Gardien des légendes j'avais décidé de laisser 2 heures de jeu au groupe avant de jouer le retour de l'Alderman. Il restait 12 minutes à ma montre.]

Fareth déclara alors "C'est un objet de contrôle de l'ennemi, il l'attire et vous corrompt. Je connais un rituel qui pourrait vous permettre de détruire ces artefacts." Ebranlé Fareht sort de l'auberge pour réfléchir.
Durant cette pause Geb, un ménestrel accoste le groupe, mendiant une ou deux pièces à Béran en échange d'un chant sur Fram le tueur de dragon et Scatha le grand vers. Le béornide rassasié de messes basses et de sombres regards accueille la proposition avec plaisir et invite le barde à les divertir.

Alors qu'il s'apprête à rentrer dans l'auberge Fareth perçoit des cris de joies et un mouvement de foule, il entend que l'Alderman et sa troupe sont sur le point de rentrer dans la ville. Focalisé sur les artefacts de l'ennemi, Fareth n'y accorde pas plus d'attention et revient auprès du groupe, le barde profitant de la distraction s'assoit à côté de Brunhilde et tente de séduire la femme des bois. Mais la guérisseuse perçoit trop les tensions du moment pour se laisser prendre à ce jeu, Dame Irimë est au prise avec une Ombre de l'ennemi, Lifstan vient de se jeter d'une falaise et il s'en est fallu de peu qu'elle le suive. Ils n'ont aucun ami ici et aucun porte de sortie ne semble se dessiner. Un combat est en train de se dérouler, elle n'en maîtrise pas les codes, ne sait comment réagir et le temps file… Elle remercie le barde de sa prestation et lui demande de les laisser à leurs occupations.
Geb quitte les compagnons pour une elfe des bois qui boit un verre de vin seule à une table.

Fareth détaille alors le rituel, il faut faire respirer à une personne des fumées de Serres bleués, une mousse que l'on trouve dans la région et lui faire mâcher du bois Danrhir, utilisé par les chamans pour contacter le monde des esprits. Si le participant réussit à entrer en contact avec l'objet il va être entraîné dans une longue épreuve de volonté qui va mobiliser toutes ses compétences.
[Techniquement c'est une action longue, avec 3 réussites et 3 échecs maximum, dans laquelle le joueur pourra utiliser les compétences qu'il souhaite tant qu'elles semblent cohérente avec l'objectif : détruire la tête momifiée]

Pendant la discussion Beran analyse tous les mots et gestes de Lifstan pour voir si le Rôdeur ne leur tend pas un piège. Après quelques minutes il est persuadé de la bonne volonté de Fareth, les tensions s'apaisent quelques peu dans le groupe.

Le groupe cependant ne peux plus ignorer l'évènement qui agite la ville, les gens cris, entrent et sortent de la taverne, la joie et le soulagement flottent dans l'air. Ils demandent à Aldor de faire monter des provisions sur la grande terrasse à l'étage où ils pourront suivre l'arrivé du cortège.
Au loin ils voient arriver l'Alderman sur un char doré, suivit par des gardes de la ville dont le pas trainant trahit la fatigue. Derrière cette première troupe viennent une soixantaine de guerrier équipés de magnifiques armures rouges. Les gens renversent les étals sur la place principale, font reculer les animaux dans les ruelles et se rangent le longs des bâtiments pour faire place au chef de guerre visiblement victorieux. Le char doré entre alors sur la place, avance lentement jusqu'au centre avant de s'immobiliser.
Brunhild et Beran percevoir alors une odeur désagréable, celle de la pourriture et cette odeur provient de la troupe même ! Les gardes qui sont revenus avec l'Alderman sont livides et leurs yeux vides inquiètes le béornide et la guérisseuse.

Et le massacre commence, les hommes en rouge se jettent sur les soldats restés en ville à une vitesse stupéfiante. Les gardes de l'Alderman apparaissent alors pour ce qu'ils sont vraiment : des cadavres animés. Ils attaquent la foule et sèment la panique en quelques instants.

Nos héros décident alors de tenter le tout pour le tout, ils se rendent dans la chambre de Fareth et entament le rituel. Pendant que Torik, Béran et Caranthir se préparent à repousser l'assaut Brunhilde se dévoue pour détruire les têtes momifiées assistée de Fareth.
La première tête, celle détenue par Caranthir n'avait rien évoqué à Fareth, et pour cause il n'avait vu ce personnage qu'une fois et de dos lorsqu'il s'était jeté de la falaise. Maintenant que les têtes ont retrouvé un aspect presque humain tous peuvent reconnaitre le visage de Lifstan… depuis des semaines le groupe transportait la tête momifié de l'un des leurs.
La deuxième tête à l'inverse fait pousser un cri au rodeur "c'est la tête de l'Alderman !", Brunhilde se concentre alors sur cette dernière. Inspiré par le chant de Torik qui l'avait sortie de sa torpeur, elle entame un chant parlant des merveilles de la forêt noire mais la tête lui répond en lui envoyant des images de bois souillés, de cerf corrompu, de feuilles noires et d'araignée souillant les rivières où s'abreuvent les hommes des bois, c'est un échec.

Pendant ce temps Geb et Haleth sont montés au premier étage de l'auberge poursuivis par deux gardes zombies, ils se réfugient dans la chambre de la compagnie pour trouver de l'aide. Les gardes chargent et répondant aux premiers coups de Torik et Beran ils infligent à leur tour de blessures sérieuses au nain et au béornide.

Brunhilde déverse sa colère et prenant sa hache tente de trancher la tête en deux, le coup est terrible, la volonté de l'ennemi recule mais n'est pas encore vaincue. Caranthir achève l'un des gardes d'une flèche en pleine tête et un instant le monde s'arrête…
Un grognement sourd sort du casque de Torik, les plus attentifs remarque qu'un filet de sang coule en bas de sa visière, d'un mouvement incroyable il en frappe le garde encore debout au menton et lui maintient la tête, la hache est levée mais plutôt qu'utiliser sa lame il frappe avec le manche, la garde décorée de son arme fait éclater les dents du mort-vivant, s'enfonce dans sa bouche, sa gorge et fait éclater sa tête tel un fruit trop mûr.

Sentant que le temps lui manque Brunhilde enserre la tête d'une liane de vie, un soin que l'on réserve à ceux qui perdent l'esprit après une émotion violente mais la sombre volonté qui hante l'artefact repousse la tentative, Brunhilde persévère, elle a la volonté de guérir la tête, de la ramener vers l'humanité et lui parle des élans du coeur, de la chaleur, de la fierté dans les yeux d'un père et des encouragements d'une soeur… la tête semble s'apaiser mais le destin les rattrape.

Les gardes rouges s'étant débarrassé des dernières défenses de la ville encerclent la taverne, ils lancent plusieurs torches sur le toit et la fumée pénètre dans la bâtisse. La compagnie tente une sortie par la porte arrière mais ils sont attendus, huit gardes rouges en demi-cercle stope nos héros. Un des gardes retire son casque, c'est un oriental "rendez-vous et je vous garantie la vie sauve", Caranthir remarque que dans les ruelles alentours d'autres gardes sont en alerte prêts à intervenir. Les dés sont jetés et la partie est finie, il n'y a aucune échappatoire, la compagnie se rend.

Amenés sur la grand place les compagnons sont enchaînés à d'autres prisonniers et à la tombée de la nuit la colonne d'esclave prend le chemin du sud… Combefoin est tombé et jamais ne se relèvera. Le haut col sera désormais le terrain de jeu des gobelins des Monts Brumeux, la communication entre les peuples de l'est et de l'ouest et coupé… une grande victoire pour l'ennemi.

La marche dure plusieurs jours, ceux qui ne suivent pas sont fouettés, ceux qui s'écroulent meurt sur place. Plus d'un millier de prisonnier furent emmenés lors du sac du bourg, mais moins de cinq cent survécurent au voyage. Au abord de la forêt noire les prisonniers sont confiés à une colonne d'orques qui les entrainent vers Dol Guldur.


Nos héros se retrouvent dans les geôles de la citadelle maudite aux mains des orques la plus terrible des créatures des Terres du Milieu, le Nécromancien en personne.

"Mais… euh… le Nécromancien c'est pas Sauron ?"
"Ben si je pense…"
"Donc on est prisonnier dans les cachots de Sauron là !"

- Fin de la partie -

mardi 31 mai 2016

Compte-rendu - La Fuite de Dame Irimë 2



Participants : Greg (Lifstan le bardide), Antho (Béran le béornide), Maxime (Caranthir l'elfe), Camille (Torik le nain) et surtout Lise (Brunhild femme des bois) / Lieu : Roll20 / Date : 31/05/16


Automne 2946

Un capitaine orque s'avança devant ses troupes "remettez nous la femme elfe ou mourrez", bien entendu le groupe repoussa cette indécente proposition. Les gobelins chargèrent, Les coups plurent des deux côtés, mais pour chaque monstre abattu deux créatures prenaient sa place. Après quelques rounds l'issue paraissait inéluctable... Dame Irimë se mit à chanter, une lueur émanait d'elle, tous ses pouvoirs étaient tendus pour maintenir l'espoir dans le groupe et contrer la haine qui émanait de la masse de crocs et de mauvais fer. Les hurlements des monstres déchiraient leurs oreilles, le sang noirâtre et gluant de leurs ennemis gênaient leurs prises et leurs espoirs s'écoulait des multiples entailles brulantes infligés par les lames orques.

Lifstan et Caranthir entreprirent alors de trouver une porte de sortie, ils attachèrent une corde pour rejoindre le torrent qui courrait sous le promontoire, une fois en place Lifstan décida d'ouvrir la voie. Ses chances de survie étaient faibles, l'eau tumultueuse coulait encore 15 mètres sous la corde, totalement plongée dans les ténèbres de la nuit. Il lâcha la corde et hurla pour donner une première indication à ses compagnons. Caranthir tendit l'oreille mais après l'impact dans l'eau aucun signe de vie de l'homme de Dale.

L'assaut redoubla de férocité, mais soudain la mort sembla s'abattre sur le groupe, de monstrueuses créatures volantes s'abattirent sur eux et les emportèrent dans les airs, les premiers instants de terreur passés nos héros s'aperçurent que les monstres de 30 mètres d'envergure étaient des aigles et qu'ils venaient de leur sauver la vie.

Après quelques instants de vol les aigles se posèrent sur une aire secondaire. Encore une brève attente et un aigle encore plus grand que les autres, couronné d'or arriva, Gaihir, roi des aigles se présenta à Dame Irimë.
Brunhild senti la souffrance, une longue flèche noire était fichée sous l'aile gauche de Gaerthor, un des lieutenants de Gaihir. Elle s'approcha et après une courte négociation la noble créature accepta de se laisser soigner. Des gestes précis, une douceur naturelle, et un don innée pour soulager la douleur d'autrui vint à bout de l'arme orque.

S'engagea alors une négociation difficile avec Gaihir afin qu'il accepte de déposer le groupe au haut col, le roi des aigles ne voulait pas se risquer dans cet ancien lieu où la malédiction des ombres avait autrefois frappé. Il accepta finalement de déposer le groupe à une demi-journée de marche du sommet.

Cette dernière marche ne posa pas de difficulté, Dame Irimë raconta à ses compagnons qu'autrefois en ce lieu se dressait la ville marchande de Combefoin qui succomba il y a plusieurs siècles aux ennemis des peuples libres. Les elfes qui devaient escorter Dame Irimë après le haut col n'était pas arrivés, le groupe décida d'installer son campement à quelques encablures des ruines.

En ouvrant les yeux le lendemain ils eurent la surprise de voir des murailles, d'entendre les cris venant du marché et d'assister au ballet des commerçants et des chasseurs qui entraient et sortaient de la ville.
Les compagnons mirent plusieurs minutes à se remettre de ce choc, ils semblaient être revenus 400 ans en arrière. Entrant en communion ils entamèrent un rituel pour échapper à ce qui semblait être un rêve, brièvement Caranthir repris pied dans la réalité... Dame Irimë était assaillie par une ombre, un monstre de haine, le plus redoutable ennemi des peuples libres, le roi pendu en personne leur avait tendu une embuscade. Mais les mailles du ret étaient trop serrées, son esprit fut à nouveau happé par le sortilège et renvoyé dans le monde des esprits.

Lorsque l'elfe rapporta à ses compagnons ce qu'il avait vu la colère s'empara de Lifstan "ce n'est qu'un rêve et il ne me retiendra pas", après avoir passé une partie de sa fureur sur un marchand qui avait le malheur de passer par là il couru vers un promontoire et sans se retourner se jeta dans le vide. Effarés ses compagnons virent son corps s'écraser plusieurs mètres plus bas, son cou faisait un angle étrange.

mardi 3 mai 2016

Compte-rendu - La Fuite de Dame Irimë 1


Participants : Greg (Lifstan le bardide), Antho (Béran le béornide), Maxime (Caranthir l'elfe), Camille (Torik le nain) et surtout Lise (Brunhild femme des bois) / 
Lieu : Roll20 / Date : 03/05/16


Automne 2946

Après une journée de voyage les sens affutés de Caranthir l'alertèrent, une troupe d'orque venant du nord était sur leurs traces, décidément Dame Irimë semblait traquée par toutes les forces de l'ombre de ce côté ci de la Forêt Noire. Cendre et Caranthir décidèrent de quitter la route principale pour s'enfoncer vers le sud.

Pendant ce temps Lifstan, Béran et Torik se dirigeaient aussi vite qu'ils pouvaient à la suite de leurs compagnons. Grâce à sa science inégalée de la chasse Béran repéra les traces des elfes mais également de plusieurs groupes de chasse orque qui les traquaient. Depuis deux jours nos héros n'avaient pas dormi mais ils décidèrent d'aller au bout de leurs forces pour aider leurs amis en danger.

Alors que le désespoir commençait à s'étendre sur le groupe des hommes et du nain, Torik aperçu un corbeau de la montagne perché sur un arbre, il demanda à l'allié traditionnel des nains d'Erebor de partir à la recherche des elfes.
Aider par leur ami volant Lifstan, Béran et Torik retrouvèrent le groupe de Caranthir au niveau des contreforts des Monts Brumeux. Les orques étaient sur leurs traces, la fatigue alourdissait leurs épaules et les ombres des hauts sommets menaçants devant eux plombait leur moral. Le haut col était maintenant devant eux, le poney de Beorn qui portait Dame Irimë s'engagea sur le chemin escarpé redonnant courage au groupe.

Mais après quelques heures de marche l'espoir les abandonna, des pentes abruptes dégringolaient des dizaines de gobelin, leurs silhouettes grotesques bondissaient de rocher en rocher accompagnées de hurlement grotesques, les orques étaient dans leur dos et les ravines escarpées autour d'eux ne leur laissait aucune échappatoire.

Après une courte hésitation le groupe se réfugia sur un aplomb rocheux où les assaillants ne pourraient venir que d'une direction, à quatre ou cinq de front au maximum. L'heure du destin était arrivée, la mort était sur eux. Caranthir planta douze flèches devant lui, après avoir scruté ses compagnons du regard Torik enfila son heaume, Lifstan les yeux perdus au loin pensait à son maître, Brunhild soupesa sa lance et Béran soupesa sa lourde hache. La mort était sur eux mais ils allaient vendre chèrement sa peau.

mercredi 27 avril 2016

Compte-rendu - L’embuscade de Valder

Participants : Greg (Lifstan le bardide), Antho (Béran le béornide), Maxime (Caranthir l'elfe), Camille (Torik le nain) et surtout Lise (Brunhild femme des bois) / Lieu : Roll20 / Date : 26/04/16


Un grand Merci à Lise pour la rédaction du compte-rendu.

Automne 2946

L’aube pointe en ce début d’automne et les premières rougeurs des arbres s’esquissent avec les rayons du soleil. Les 5 compagnons s’éveillent d’une nuit qui leur fait retrouver vaillance, même si les restes de certains cauchemars s’attardent encore sur leurs traits : celui d’un roi pendu pour Lifstan, celui d’un frère sans tête pour Brunhild, celui d’une nouvelle séparation pour Torik, celui d’une terre sans elfes pour Caranthir, celui d’un homme trop faible pour combattre pour Béran… Mais aucun n’en laisse rien paraître et leurs esprits sont clairs et décidés : en ce jour ils se rendent au Vieux-Gué pour tendre une embuscade à Valder et sa suite.
La troupe se met en marche pour les quelques heures qui les séparent du village du Vieux-Gué, après avoir enterré à la hâte les corps des deux gardes qui avaient eu le malheur de croiser leur route la veille.

Les forces de Dame Irimë déclinent à mesure que la tête momifiée exerce tout son pouvoir d’attraction. Jusqu’à quand la Dame Elfe résistera ? Sa force sera-t- elle suffisante pour attirer Valder hors de sa base de Pierregué ?

Arrivés au gué, les compagnons prennent connaissance des lieux. Les villageois accueillent chaleureusement celles et ceux qui accompagnent leur Seigneur et régalent l’assemblée d’un déjeuner de ratatouille chaude, aromatisée d’Alfirin et agrémenté d’un peu de miel pour le plat du Maître.
A table, les compagnons imaginent les pièges et les manigances qui pourraient faire tourner l’inévitable affrontement à leur avantage.

Le temps encore clément n’a point trop trempé les routes, mais l’Anduin reste un fleuve tumultueux et périlleux pour quiconque tente de le traverser. L’ancien gué de la vielle route de la Forêt Noire reste donc incontournable pour Valder s’il souhaite rejoindre ce qu’il convoite.
Les compagnons s’accordent sur leur plan, ils en font part au Seigneur Béorn qui acquiesce d’un grognement distrait, plus préoccupé à faire évacuer les femmes, enfants et vieillards du village par précaution.
Ainsi les compagnons mandent à leurs hôtes filet, pieux, massues, planches et pelles, et s’attèlent aux tâches : les uns installant un long filet à un mètre de la berge ouest du gué, maintenu par deux pieux profondément enfoncés, pour bloquer tout passage des chevaux qui tenterait d’accéder à la route du Haut Col ; les autres piochant et vidant l’entrée est du gué, entre les deux vieilles piles de l’ancien pont, puis recouvrant la fosse de planches.

Caranthir, Cendre et Dame Irimé se préparent alors à leur ascension vers les montages du Haut col, mais la route est longue, hasardeuse, et le fardeau trop pesant. Ainsi Caranthir s’en va plaider auprès de Béorn, qui semble se recueillir auprès d’un bosquet.
« Maître Béorn, le plan que nous vous avons soumis repose sur l’attirance de Valder pour la tête momifiée portée par Dame Irimë. Ne tentons pas le mauvais sort à risquer Valder nous rejoindre ou Dame Irimë succomber à l’ombre. Seigneur, accordez nous quelques poneys pour voyager vers les hauts cols et ainsi préserver la santé fragile de celle sur qui tout repose à présent. »
Béorn se tourne alors de mauvaise grâce vers l’Elfe, le toise et lui accorde dans un soupir las : « Je vous prête un poney. S’il advenait que vous ne me le rapportiez point, je m’en souviendrais, tenez-le vous pour dit. »

Béran intrigué par la position assise de Béorn s’approche alors et s’aperçoit qu’il converse avec un furet. « Seigneur, vous qui parlez avec les animaux, n’enverriez-vous point un oiseau en reconnaissance pour s’assurer de la progression de Valder ? »
Et Béorn de soupirer en saluant le furet et reprenant son chemin : « Ils seront là d’ici la fin du jour ».

Cendre installa sa Dame sur le poney avec la tête et le sac de vivre. Elle porta un regard sur l’assemblée, regard qui s’attarda une seconde de plus sur Torik, seconde qui lui parut une heure ; et s’adressa à Caranthir : « Allons, le temps presse ». Ils franchirent le gué et entamèrent leur course vers les cimes. Très vite ils s’enfoncèrent dans les méandres des collines qui parsèment la plaine jusqu'au contrefort des Monts Brumeux. Au loin l’énorme barrière montagneuse aux sommets enneigés se dessinait à l'horizon.

Beran et Lifstan se postèrent alors sur la rive ouest avec une dizaine de gardes et armèrent le filet solidement, à fleur d’eau.
Brunhild et Torik s’installèrent derrière les piles du pont, apercevant les archers du village prêt à bondir en haut des piles.
Béorn et ses 25 hommes se fondirent entre les maisonnées tandis que les gardes et villageois du gué prirent place dans la caserne.

Le silence s’installa, tout comme la nuit.

Plus loin, les quelques kilomètres parcourus par les Elfes eurent raison de leur souffle et ils marquèrent une pause au virage de la route. La vigilance de Caranthir empêcha tout répit : au loin ces formes sombres, laides, hirsutes… nul doute, une troupe de chasseurs orques arpentait la même route. « Vous n’êtes point seul à les remarquer », l’informa Cendre. « Alors je préconise vigilance et précaution, quittons la route vers le sud et sans trop nous en éloigner, c'est le seul chemin qui mène au haut col. », décida Caranthir.

Et le silence se rompit. Les sabots portant une quarantaine de soldats se firent entendre, Valder et sa troupe passèrent l’entrée du gué et s’engouffrèrent dans les eaux sombres. Quand les premiers chevaux se heurtèrent au filet, la bataille commença. Les flèches fusèrent, les derniers chevaux firent demi-tour et les planches furent retirées. Les pattes furent brisées, les soldats écrasés, les épargnés périrent sous les coups de haches de Torik et Brunhild.
Les cœurs des compagnons s’emplirent d’orgueil, le piège fonctionnait et se refermait sur les serviteurs de l'Ombre.

C’est alors que l’eau bouillonna tout autour de Valder. Jamais de mémoire de Béornide on avait vu l’Anduin bouillonner. Quelle était-ce cette sorcellerie ?
Lifstan cria de la berge « Voyez la magie maléfique de Valder, visez le, il faut le mettre à bas ! ». Les dernières flèches fusèrent et se perdirent dans le tumulte des remous, sous les regards désabusés et angoissés des archers aux carquois vides.

Un léger frisson parcouru alors l’échine de Caranthir.

Brunhild tenta de s’immerger dans l’eau pour approcher mais celle-ci était chaude, visqueuse et si sombre. Un poisson envoyé par Béorn tenta de se faufiler mais se perdit entre les sabots et les bulles nauséabondes.

Un éclair fugace se fit entre les arbres noirs des cimes. Un feu, les orques installaient leur camp, si proche. Dame Irimë semblait au plus mal et Caranthir s’inclina : « Ma Dame, vous avez fait preuve d’une grande dévotion, mais votre souffrance m’est insupportable. Je vous prie de me laisser prendre la tête afin de reprendre des forces ».  Il mit la main sur le sac portant la tête et la porta à sa ceinture sans entendre les protestations murmurées par Irimë.

Cendre se retourna alors et dit d’une voix basse « Ces orques semblent se rapprocher, que faire ? » « Je ne pensais pas non plus croiser des orques dans les Monts Brumeux, ils doivent être à notre recherche, mais cette nuit ils ne pourront nous atteindre, allons au Sud, je connais un abri près d’un marécage, allons nous y reposer une heure. »

Soudain les cavaliers de Valder sortirent de la brume et chargèrent vers le vieux gué. Ils foncèrent sur les archers et les gardes qui tombèrent avec eux dans la fosse, maintenant presque pleine, n’offrant presque plus d’obstacle au passage de Valder.
Lifstan et Béran contournèrent le filet et entreprirent une course lente pour traverser les 600 mètres qui les séparaient maintenant du cœur de la bataille.
Valder et quelques-uns de ses hommes traversèrent, Torik l’accueilli revêtu de son Heaume, un ouvrage noble, fin mélange de cuivre et d’acier gris, gravé d’une rune. Le regard illuminé du nain monopolisa toute l’attention de Valder et de ses gardes.
Brunhild fonça alors hache au-devant à travers les gardes, en blessant grièvement tous ceux sur sa course. L’un d’entre eux se brandit devant elle et dans un mouvement rapide elle tourna sur elle-même, empoigna de sa main gauche la dague cachée dans sa bottine et la planta sans un bruit dans la nuque du dit garde. Il tomba sans comprendre et ne restèrent que les regards abasourdis pour voir Brunhild reprendre sa course en direction de Valder.

Torik asséna un coup terrible aux jarrets du cheval de Valder et celui-ci s’effondra, laissa choir son maître et la sinistre tête momifiée contre la caserne.
Lifstan et Béran, essoufflés, arrivèrent à la rive est. Lifstan tenta de sauter le piège mais y tomba, sans doute alourdi par l’eau qui s’était infiltré dans toute son armure ? Il se coinça entre le flanc d’un cheval et le corps d’un mourant.

Brunhild à l’approche de Valder tenta de lancer sa hache pour la planter à l’oreille de son ancien maître, mais celle-ci manqua sa cible et alla se planter dans la porte à quelques centimètres de Torik qui la dévisagea, inquiet par tant de maladresse. Sans doute l’émotion de se confronter à l’assassin de son frère ?
Ou serait-ce l’aura des Elfes qui viendrait à manquer ? Ou encore l’ombre et le pouvoir maléfique de cette tête qui jouaient de vilains tours aux compagnons ?

Enfin, Béran arriva à extirper Lifstan et tout deux arrivèrent aux côtés de Valder, pointant leurs épées sur sa gorge.
« Vous avez perdu Valder. Vos hommes sont cernés. Le mieux que vous avez à faire est de vous rendre et de nous remettre la tête ».

Brunhild s’empara de la tête et la tendit à Béorn qui arrivait sur les lieux « Tenez mon seigneur, jugez-le et cachez cette immondice »

Béorn n’hésita point « Ranagast m’a mis en garde contre cet objet. Je prends l’homme et le reste ne me concerne pas. »

C’est alors qu’un corbeau vint se hisser sur le Heaume du Nain et lui susurrer à l’oreille.
« Cendre est en danger ! Il nous faut aller ! » hurla Torik.
Alors les compagnons reprirent leurs armes et leurs courages et s’engouffrèrent de nouveau dans les eaux sombres de l’Anduin, à la poursuite de leur frère elfes et de ces dames, direction le Haut Col des Monts Brumeux, et au-delà, Gobelinville…

mercredi 6 avril 2016

Compte-rendu - Le miroir de Balloïn 2

Participants : Greg (Lifstan le bardide), Antho (Béran le béornide), Maxime (Caranthir l'elfe), Camille (Torik le nain) et surtout Lise (Brunhild femme des bois) / Lieu : Roll20 / Date : 05/04/16

Fin d'été 2946

Alors que nos héros se préparent pour la nuit un cor retenti sur les remparts, les gardes ont repéré une dizaine de cavaliers en approche. Beran sur les murailles est le premier à reconnaître la silhouette de Beorn à la tête de la colonne. Grimald ordonne d’ouvrir les portes et de laisser entrer la troupe.

Le capitaine Hatfic s’occupe des poneys et des suivants de Beorn alors que l’intendant Odéric accueille le changeur de peau et l’installe dans la grande salle du rez-de-chaussée pour une collation. Beorn s’installe face à Valders qui ne semble pas étonné de son arrivée, nos héros comprennent alors que cette entrevue était préparée. Beorn laisse parler le vieux guerrier, il veut savoir ce que cet homme à la tête d'une troupe non négligeable vient faire sur son territoire. Valders reste courtois et explique que son passé violent est un vieux souvenir et que lui et ses hommes cherchent à s'intégrer pacifiquement dans la région.
Et pour preuve de sa bonne volonté Valders pose un sac sur la table, en l'ouvrant il déclare "il me semble que vous cherchiez ce criminel... voilà sa tête !". Sur la table trône maintenant la tête d'Odéric, le frère de Brunhild, présente dans la salle. Un observateur attentif aurait pu remarquer que les pupilles de la jeune femme s'étaient rétrécie légèrement à ce moment là, aucun autre signe de la fureur intérieure qui venait de l'envahir ne transpirèrent.

En se levant Beorn lança "un procés en bonne et due forme aurait été préférable", sur ces mots, suivi des siens, il monta l'escalier pour gagner ses appartements. Après le départ de Beorn, un sourire envahit le visage de Valders, un signe de soulagement comme s'il venait de gagner une bataille diffile. Il se leva à son tour et suivi de ses deux hommes et de Brunhild prit le même escalier.
Avant que la jeune femme ne quitte la pièce Lifstan lui attrapa le bras, se dégageant violemment Brunhild lança "Je n'ai pas de comptes à vous rendre"... devant son insistance elle lance un péremptoir "Adieu !"

Deux serviteurs se présentent alors torse nu, le visage couvert de boue pour débarrasser la table, les compagnons les interroge brièvement ainsi que leur proche et en viennent à la conclusion qu'une forme de folie s'est emparée d'eux. Ils pensent que tous les incidents liés aux perturbations de comportement qu'ils ont observé viennent de la tête momifiée. Il va falloir lever le voile sur ce mystère à un moment ou un autre !

Les compagnons regagnèrent à leur tour leur chambre, Béran décidé à surveiller le miroir se dissimule dans le couloir où sont situées les portes menant aux chambres de Valders, de Brunhild et le miroir de Balloïn. Après une attente fastidieuse, il voit Brunhild sortir de sa chambre habillée de son équipement de voyage, la jeune femme emprunte alors l'escalier menant au toît de la forteresse. Craignant un coup fourré il se précipite dans la chambre de ses compagnons pour les avertir.
Torik décide de rester sur place alors que Béran, Carranthir et Lifstan empruntent le même chemin que Brunhild, en arrivant sur le toit ils voient la jeune femme debout sur le parapet donnant sur le vide.
Les entendant arriver elle se retourne et lance :
"Qui va là ?
Vous n'avez à ce point aucune décence pour venir déranger une soeur qui pleure son frère ?
Toi Torik, j'aurais du m'en douter, ton odeur te précède
Et toi Lifstan l'infâme, le mal parleur... qui est aussi mal entendeur, laisse moi j'ai dit"

Béran tente d'apaiser la jeune femme mais elle se rebelle : 
Brunhild : " Et toi Beran le belliqueux, tu ne vaux pas mieux que ton ami l'Elfe qui prétend avoir le regard perçant mais qui ne voit pas plus loin que son nez".
Béran essait l'apaiser à nouveau mais la colère est trop forte : "Mon frère a été tué, mon mari a été tué, mon père est fou et je suis au service d'un tueur, comment oses-tu dire que tout va bien ?"

Lifstan craignant que la jeune femme ne se suicide l'attrape par la main, prenant un magistral coup de poing en retour, il arrive tant bien que mal à l'amener au sol. Reprenant son sang-froid la jeune femme se dit que ces hommes sont peut-être sa meilleure chance de survie. Elle se calme puis rejoint sa chambre.

Lifstan et Carranthir vont alors jeter un oeil à la sentinelle qu'ils ont placé près du miroir alors que Béran se rend dans la chambre de Brunhild. Elle l'interroge sur leur intérêt pour le miroir et Béran avoue que le miroir semble lié à une tête momifiée qu'ils ont récupéré lors d'un combat. Elle dit alors qu'elle ne sait pas grand-chose des intentions de Valders, il a insisté pour dormir en face et il possède également une tête momifiée qui amène la folie avec elle.

Un cor d'alarme retentit dans le couloir Torik, Lifstan et Carranthir se précipitent dans la cour et découvrent deux bâtiments en feu, les yeux de l'elfe lui permettent de voir un corps chuter des murailles à un endroit plongé dans l'obscurité. Il se précipite, voit un homme fuir, bande son arc et plante une flèche dans le dos de l'homme. Un homme aux yeux bridés, un homme de l'est comme nombres des suivants de Valders... Les guerriers ont profité de la nuit et de l'inexpérience des recrues de Sanctepierre pour s'introduire dans la forteresse !

Les trois héros se précipitent alors vers la forteresse mais la porte est fermée ! Un trame est en train de se jouer à l'intérieur, Beorn est en danger ! A l'aide d'une corde il arrive à rejoindre une fenêtre du premier étage.

Entendant du bruit dans le couloir Brunhild regarde par un soupirail, elle voit Valders, ses deux gardes et Evermund, qui se révèle pour l'occasion être un traître. Après une courte discussion Béran décide de sortir dans le couloir, les hommes sont partis. Il découvre le cadavre de la sentinelle appuyé contre le miroir. Puis à son grand étonnement le cadavre se relève et l'attaque, Lifstan entendant le bruit du combat se précipite pour aider son ami.

Pendant ce temps Torrik et Carranthir se précipite à la recherche de Béorn. Entendant du bruit au rez-de-chaussée ils rejoignent l'escalier rejoint par Brunhild puis par Beorn et ses hommes. Beorn ne semble pas au courant de ce qui se trame.

Pendant que le béornide et le bardide lutte contre le mort-vivant la troupe descend dans la grande salle d'entrée. Valders et ses hommes fuient vers la sortie, ils passent les portes de la citadelle suivit de près par l'elfe et le nain. La troupe de guerrier se précipite vers la porte principale de l'enceinte, l'ouvre et quitte Sanctepierre. Carranthir dans un geste vengeur abbat deux des suivants d'une flèche dans le dos avant de sauter sur un poney pour prendre Valders en chasse, Torik enfourche également une monture pour suivre l'élan de son ami.

Et ainsi se termina cette séance laissant plus de questions que de réponse :
Que cherchait Valders en venant dans la citadelle ?
Pourquoi ses hommes se sont infiltrés pour fuir un instant après ?
Valders a-t-il volontairement invoqué un mort-vivant ou était-ce un accident ?
Est-ce pour cela qu'il a fuit la forteresse ?

Pourquoi a-t-il une tête momifiée ?

mercredi 16 mars 2016

Compte-rendu - Le miroir de Balloïn 1

Participants : Greg (Lifstan le bardide), Antho (Béran le béornide), Maxime (Caranthir l'elfe), Camille (Torik le nain) / Lieu : Roll20 / Date : 15/03/16

Fin d'été 2946

Nos compagnons passent une première soirée à Sanctepierre, après avoir vu les patrouilleurs de Grimald rentrer de leur mission et intrigués par le miroir qu'ils ont aperçu plus tôt ils décident de s'y rendre pour tenter de l'utiliser avec la tête momifiée. Une approche discrète de Caranthir lui permet de repérer un patrouilleur qui se tient contre le miroir et semble plongé dans une étrange confession "j'ai était lâche et faible dans cette patrouille, mais pour l'honneur de ma famille et de mon frère qui ne peut intégrer Sanctepierre je me vais me rattraper. Père je vous en fait le serment..." etc.

Les héros laisse le jeune patrouilleur finir et l'interroge sur la patrouille, Munderic les a mené au abords de Pierregué, que Valder semble vouloir fortifier, par une cloture de bois et en restaurant la tour de guet. Les patrouilleurs ont croisé et ont discuté avec les hommes de Valder, l'échange a été cordial, les hommes disent vouloir s'installer dans la région et participer à la vie de la bourgade. Ne pensant rien tirer de plus du jeune homme des bois nos quatre compagnons le laissent repartir puis s'approchent du miroir.

Lifstan et Beran font le guet, chacun à un bout du couloir pendant que Torik et Caranthir se tiennent devant le miroir de manufacture naine. Torik dans un élan inspiré se lance dans une confession "J'ai abandonné les miens pour courir après le trésor perdu de ma famille, me pardonnent-ils ?", il sent confusément que quelques chose a changé, comme une vie, une chaleur venant du miroir. Il entend la voix de son père « J’ai confiance et je suis fier de toi mon fils". Interpellé il regarde Caranthir et de son accent rocailleux lance "tu ne me fais pas une blague elfe ?", Caranthir reste coi en regardant le guerrier nain interrogatif.
Alors Torik décide d'ouvrir encore un peu son cœur, Caranthir le regarde interloqué quand il déclare "Dit miroir, est-ce mal si un nain éprouve des sentiments pour une elfe ?" Cette fois, le miroir s'éclaircir et les deux héros observent Cendre dans sa demeure. Torik tente de lui parler "Ma Dame comment allez-vous ?" Cendre semble ne pas vraiment entendre mais elle jète un coup d'œil derrière son épaule. "Si vous m'entendez prenez en main le pendentif que je vous ai offert". Cendre se redresse alors, une dague dans la main droite, instinctivement elle porte sa main gauche au pendentif qu'elle porte autour du cou. Caranthir pose la main sur le bras du nain, "ce n'est pas bien de l'observer ainsi", Torik se recule un peu et le miroir s'obscurcit.

Pendant ce temps Beran, épuisé par sa chevauché commence à s'endormir. Il rêve qu'il est en montagne, qu'à la place de jambes il a des pattes de mouflon, il court dans la montagne affolé, il ne sait pas quoi faire d'autres que courir. En fin de compte il tombe dans une crevasse et se réveille en sueur. "Voila que je deviens fou" se dit-il. Secrètement la montagne a toujours était l'endroit où il voulait être, depuis tout petit il a une attirance qui lui semble malsaine pour les hauts sommets. Il craint une sorte de malédiction qui voudrait l'attirer à sa perte.

Caranthir, toujours devant le miroir, sort de son sac la tête momifiée. En langue elfique il tente d'activer le miroir sans succès.

Lifstan a son tour est sujet à une hallucination, il entend son épée, rangée dans son fourreau marmonner. Sortant la lame de son maître il entend lui dire avec la voix de son maître "Tu n'est pas digne de moi, tu n'es qu'un enfant". Tombant à genou les mains sur la garde il demande "pourquoi maître, qu'ais-je fait ?". L'épée garde le silence mais de ses mains jointes coule du sang qui suinte le long de la lame jusqu'au sol.
Béran rejoint ses compagnons et passant devant le miroir se rappelle que chez les béornides le "rêve du moufflon" est un symbole maléfique, un avertissement à prendre très au sérieux.
Les trois compagnons rejoignent Lifstan toujours à genou et traine leur compagnon abattu dans leurs quartiers.

Une discussion animée clôt cette étrange soirée mais aucun des compagnons ne voit de signification claire à ce qu'ils viennent de vivre.

Le lendemain, comme ils lui avaient demandé la veille, Munderic, le sergent de la patrouille les réveille à l’aube. En prenant une collation ils ont confirmation que Valder, le nouveau maître de Pierregué est attendu aujourd’hui ou demain. Il a avec lui une centaine de guerriers venus du sud et cette petite armée inquiète les personnages.

Alors que nos héros discutent sur les remparts leur attention est attirée par un remue-ménage dans la cour, un jeune garçon semble être au prise avec trois poules furieuses qui semblent vouloir l’énucler. Beran se précipite  (j’ai noté cette phrase d’un héroïsme remarquable « je fonce vers l’enfant pour le dégager de l’attaque des poules »). Les compagnons sont soucieux, la folie semble se répandre dans la citadelle.

Toujours inquiets de la venue de Valder, les héros réussissent à convaincre Grimald de préparer la citadelle pour un siège, Caranthir se charge d’entrainer les archers et de leur préparer des postes de tir sur les remparts pendant que ses compagnons entrainent les troupes au sol. Torik a une petite discussion avec le patrouilleur qu’ils ont surpris la veille devant le miroir. Ce dernier lui explique qu’il est de tradition chez les recrues de se confier au miroir et que cette confession leur amène souvent des visions de leurs proches ou de l’être aimé. Grimald quant à lui ne semble nullement au courant des pouvoirs de cet artefact.

Lorsque le jour commence à faiblir une quinzaine de cavaliers s’approchent de la citadelle, tout le monde se réfugie à l’intérieur. Lorsque Valder et ses guerriers s’arrêtent à quelques mètres de la porte et mettent pied à terre Grimald accompagné d’Evermund et de Torik sortent. Sur les conseils des personnages Grimald demande à ce que Valder entre dans la citadelle désarmé, accompagné uniquement de trois compagnons. Valder remet alors son épée au commandant de la citadelle avec le sourire et choisit Brunhild, la soeur du fugitif Oderic et deux guerriers pour l’accompagner. Lifstan qui se rappelle de la violente altercation qui l’a eu avec la jeune femme se fait la promesse de lui faire payer son arrogance.

Torik s’entretien à nouveau avec le patrouilleur et lui demande d’organiser une garde nocturne auprès du miroir de Balloïn, prétextant que c’est un objet sacré pour les nains et qu’il ne voudrait pas le voir profané. Le jeune homme, trop heureux de pouvoir aider le héros nain accepte la mission. 

Le repas du soir se passe bien, Valder semble vouloir montrer patte blanche aux Hommes des Bois, se présentant comme le chef de guerriers décidés à troquer leur passé violent contre une vie civile paisible. Beran, en fin connaisseur de la nature humaine, lit cependant une tout autre histoire dans l’attitude du vieux guerrier. Il n’a pas abandonné son passé et à la façon dont il ne peut s’empêcher de fouiller du regard les coins sombres de la pièce il semble évident qu’il cherche quelque chose.
La conclusion semble évidente à nos héros : le miroir de Balloïn.


A la fin du repas les joueurs atterrés s’aperçoivent que Valder et ses compagnons ont demandé, et obtenu les deux chambres attenante au miroir. Beran décide alors de doubler la garde des jeunes recrues en restant toute la nuit caché dans un recoin du couloir. 

jeudi 25 février 2016

Compte-rendu - Phase de communauté

Participants : Greg (Lifstan le bardide), Maxime (Caranthir l'elfe), Camille (Torik le nain) / Lieu : Roll20 / Date : 25/02/16


Eté 2946


La phase de communauté
Après leur arrivée mouvementée à Rosghobel, nos compagnons pansent leurs blessures et se reposent quelques jours.
Ils commencent à s'étonner de ne voir ni Dame Irimë que Cendre a confié aux bons soins de Radagst, ni le vieux magicien. Les hommes des bois leur expliquent que lorsque Radagast ne veut pas être dérangé sa demeure reste introuvable.
L'inquiétude grandit parmi nos héros et de sombres hypothèses voient le jour. Mais aucune de leur recherche n'aboutit et le temps passant les héros commencent à s'intéresser à d'autres priorité.

Cendre vient se confier à Caranthir, la tête momifiée, l'objet de pouvoir du nécromancien qui a attaqué sa communauté est toujours en sa possession et sa proximité réveille de lourds souvenirs de ses années de captivité à Dol Guldur. Caranthir pour soulager son amie accepte de lui prendre son fardeau. Ils passent plusieurs jours à discuter de la nature de cet objet. Caranthir est sûr de ce qu'il a vu, la tête parlait au magicien noir pendant le duel psychique, elle semblait lui donner des instructions, peut-être l'encourager ou l'aider magiquement.
Caranthir se lance alors dans une longue étude de l'objet, écumant tous les parchemins qui se trouvent à Rosghobel en quête de réponse. Un soir, alors que sa vigilance est quelque peu affaiblie il pose son regard sur le visage mort. La tête a les yeux ouverts et après plusieurs minutes de lutte, l'elfe de la Forêt Noire réussit à s'en détourner et à remettre la tête dans le coffret. Cet objet lui fait penser à un Palantir, une merveille créé par les elfes il y a des siècles, un objet permettant de communiquer sur de très longues distances. Il a senti quelqu'un derrière la tête, quelqu'un qui interrogeait son âme. Dans les jours qui suivent il découvre qu'un objet nain, baptisé le miroir de Balloïn pourrait les aider à comprendre ce qui se cache derrière cet objet maléfique.

Torik interroge les vieux habitants et les marchands de passage en quête d'information sur le trésor perdu de sa maison et sur le miroir de Balloïn, il n'apprend rien d'utile pour sa quête personnelle mais un vieil homme de la forêt pense que le miroir de Balloïn est gardé dans la citadelle de Sanctepierre, une très ancienne citadelle tenue par les hommes des bois à quelques jours de marche au nord, dans la plaine de l'Anduin. Puis à la fin de l'été Camille, une petite fille de Rosghobel vient le voir pour lui remettre un message "Radagast ne veut pas de cet objet ici !". Torik comprenant que le magicien parle de la tête momifiée et décide avec ses compagnons de partir vers Sanctepierre.

La forteresse
A leur arrivée les compagnons rencontrent Odéric, le jeune intendant de la forteresse qui les accueille au mieux. La forteresse a clairement connu des jours meilleurs, une vingtaine de jeunes hommes des bois composent la garnison et semblent bien insuffisant pour résister à une attaque organisée.
C'est une forme de service militaire, tous les ans chaque communauté envoie à Grimald, le commandant de la forteresse quelques jeunes guerriers pour qu'il les forme et maintienne une garde symbolique au cœur des plaines. Grimald semble prendre son rôle très à cœur, c'est un guerrier compétent, un stratège de premier ordre, un chef né et un maître d'arme impliqué auprès de ses hommes. Mais les années commencent à peser, il semble vouloir transmettre le flambeau à son neveu Odéric mais ce dernier est beaucoup plus à l'aise une plume à la main qu'avec une lance.
Les compagnons font également la connaissance d'un guerrier d'expérience, Evermud, qui seconde Grimald pour l'enseignement des armes et qui leur apprend que Valder est attendu à Sanctepierre dans les jours à venir.

Dans la forteresse vit également une communauté d'une trentaine d'homme, femme et enfant qui subviennent aux besoins des guerriers et monnayent leur artisanat avec les marchands ambulants.
Des messagers transitent également entre le vieux gué et la forteresse.

Personne à la citadelle n'a entendu parler du miroir de Balloïn mais après avoir fouillé la citadelle, les compagnons repèrent au détour d'un couloir du premier étage, un renfoncement dans lequel est incrusté une immense dalle de granit. Lisse comme un miroir et à l'évidence décoré par des artisans nains. Ils ont trouvé le miroir de Balloïn, cela ils en sont sûr.... mais comment l'utiliser ?

Un soir alors qu'ils regarde le soleil se coucher sur la plaine en compagnie de Grimald ils repèrent  une dizaine d'hommes en route vers la citadelle.